Pendant l’armée est en pleine reconquête du territoire national afin de soulager les souffrances des populations de l’intérieur du pays, les conditions de vie des déplacés du village Bakoya à Grimari se détériorent davantage. Plus de 300 hommes, femmes et enfants, campent derrière le bâtiment de la sous-préfecture. Ceux-ci se disent abandonnés à leur triste sort et appellent les bonnes volontés à l’aide.
Le passage des hommes de la coalition des groupes armés (CPC) dans le village Bakoya situé à 20 kilomètres de Grimari sur l’axe Mbrès, a poussé les habitants à fuir leurs maisons. Ces personnes, pour la plupart, déplacées à Grimari-centre, affirment avoir tout perdu, notamment leurs habitations et leurs greniers. Dépourvues de tout, ces personnes font régulièrement face à la malnutrition et à plusieurs maladies.
« Les hommes armés, après avoir envahi notre village, ont mis le feu à nos habitations, nos greniers ainsi que tous nos biens. Raison pour laquelle, on s’est réfugiés ici dans ce bâtiment délabré. Notre condition de vie reste à désirer car, la plupart de temps, on se nourrit avec des mangues » témoigne à Radio Ndeke Luka, Barthélemy Malékara, chef de groupe du 7ème arrondissement au village Bakoya.
Par ailleurs, l’absence de l’aide humanitaire a coûté la vie à plusieurs enfants sur ce site des déplacés. Face à un quotidien difficile, ces personnes en détresse appellent à l’aide.
« Nous prions le gouvernement et toute personne de bonne volonté de nous venir en aide. Nous souffrons beaucoup. Le paludisme et les autres maladies nous déciment. Nous sommes malheureux, car nous avons perdu ce matin un enfant suite à une courte maladie », raconte une quadragénaire, mère de 3 enfants.
En réaction à ces cris d’alarme, le Comité international de la Croix Rouge (CICR) promet une intervention humanitaire d’urgence.
« Je peux rassurer sur le fait qu’au-delà de l’assistance pour les retournés, nous prenons en compte les nouveaux déplacés qui sont dans une situation encore plus complexe. Nous ferons une actualisation afin d’évaluer leur situation humanitaire et de leur donner une réponse appropriée » a affirmé Oumarou Rabiou-Daddy, chef de la sous-délégation CICR de Bambari.
Plusieurs localités non loin de Grimari sont aujourd’hui dans le besoin d’aide humanitaire d’urgence. En cause, les exactions perpétrées par les rebelles de la CPC durant leur fuite face à l’avancée de l’armée nationale.