L’impact du manque d’électricité est très déplorable dans les hôpitaux. Cette situation aurait déjà occasionné des décès. Les responsables des centres hospitaliers ont les yeux tournés vers l’Energie centrafricaine (Enerca) pour palier ce problème qui commence à durer, afin de garantir la santé des malades.
Au service des urgences de l’Hôpital de l’Amitié, ce sont des cris de désolation et pleurs qui résonnent dans cette structure sanitaire après le décès de certains malades. Les parents des malades hospitalisés, déplorent l’insuffisance de l’énergie dans les services, ce qui selon eux, aggrave la situation des patients.
« Ici à l’hôpital de l’Amitié, il y a des cas graves. Mon père y est hospitalisé et placé sous oxygène. Depuis qu’il n’y a plus d’électricité, l’assistance respiratoire n’arrive plus à le maintenir et sa situation est plus qu’inquiétante », s’alarme un parent.
A quelques mètres de cette salle d’hospitalisation, au moins quatre corps sans vies sont conduits à la morgue. Des malades qui seraient décédés faute d’oxygène. Des parents viennent retirer les corps à la morgue par peur de décomposition.
« On a assisté à plusieurs cas de décès ces derniers temps. Le générateur qui est là ne suffit pas pour alimenter tous les services de l’hôpital. Plusieurs malades meurent à cause de la chaleur. Ce matin-même, 17 corps en état de décomposition sont sortis de la morgue » témoigne un autre parent à Radio Ndeke Luka.
Une situation similaire au Centre national hospitalier et universitaire de Bangui (CNHUB). Le personnel du service dentaire éprouve d’énormes difficultés à extraire et traiter les dents endommagées. Hyacinthe Azoukatian, dentiste au centre national hospitalier universitaire de Bangui explique.
« Tel que vous le constatez, il y a une patiente qui est là dans l’attente de subir une intervention. Mais pour le faire, il faut qu’il y ait d’électricité. La lumière nous permet de faire une extraction difficile sinon, on ne peut rien faire. Il faut bien identifier les dents avariées pour faire l’extraction parce que, pour ce cas de figure, tout peut être fatal » dit-il.
Pour Professeur Jean Chrysostome Gody, directeur du Complexe Pédiatrique, ce problème d’électricité impacte négativement les finances.
« Cela joue énormément sur les finances prévues pour l’approvisionnement en hydrocarbure des groupes électrogènes. Ce qu’on devait mettre dans les réactifs, par exemple dans les médicaments, maintenant nous allons les mettre dans les carburants. Il y aura des répercussions sur la qualité de notre soin. La conséquence sera financière sur le fonctionnement de nos services. Nous souhaitons que cela aille vite, » souhaite le médecin.
Cette panne technique sur les installations de l’Enerca intervient au moment où beaucoup de services publics ne disposent pas encore d’une autonomie énergétique.