La fête du travail, célébrée le 1er mai de chaque année, est une occasion pour les travailleurs de valoriser leur métier, d’évaluer l’importance de ce qu’ils font dans la société mais aussi de réfléchir sur les conditions de travail. En République centrafricaine, certains travailleurs sont décorés, tandis qu’il n’y a pas de cérémonie officielle en raison de l’épidémie de Covid-19. Alors dans quel état d’esprit le travailleur centrafricain a célébré cette fête?
Dans certains pays du monde, singulièrement en République centrafricaine, la date du 1er mai est souvent marquée par des festivités accompagnées de décorations. Cependant cette année, la cérémonie officielle est annulée en raison de la pandémie de Covid 19. Pour la majorité des fonctionnaires centrafricains, le salaire reste la principale préoccupation du travailleur face au coût actuel de la vie.
« Nous souhaitons que nos autorités puissent améliorer les choses car de nos jours, le coût de vie est trop élevé. Avec ce que nous percevons, on a du mal à joindre les deux bouts. Même pour boucler le mois, c’est tout une gymnastique » s’est plaint Guy Marius Galetia, fonctionnaire au ministère d’Administration du territoire.
Conscient des difficultés auxquelles sont confrontés les travailleurs centrafricains, le gouvernement défend que les conditions de travail doivent être meilleures afin d’aspirer à un bon rendement.
« Pour un bon rendement, les conditions de travail doivent être réunies. Pour qu’il y ait des résultats appropriés, il faut que le travailleur centrafricain ait la conscience professionnelle. L’employeur doit également se battre pour mettre à la disposition de l’employé, les moyens qu’il faut afin d’atteindre les objectifs et satisfaire les attentes de la population » a affirmé David Gbeti, directeur de cabinet du ministre de l’Administration du territoire.
Du côté des syndicats, l’on assure qu’en plus des conditions sociales précaires, les crises sécuritaire et sanitaire que le pays traverse impactent aussi négativement les conditions de travail des fonctionnaires.
« Aujourd’hui, nous vivons dans une situation très difficile pour ne pas dire précaire. Les centrafricains n’arrivent pas à manger à leur faim. En plus avec la crise sanitaire liée au Covid-19, la plupart des travailleurs n’arrivent pas à se protéger socialement et ne bénéficient d’aucune assurance sanitaire. On doit se retrouver autour d’une table avec le gouvernement afin de débattre et harmoniser tout cela » a martelé Firmin Zoh Ponguélé, secrétaire général du Groupement syndical des travailleurs de Centrafrique (GSTC).
Les conditions de travail sont précaires, pourtant les problèmes de sécurité et de santé restent les priorités du gouvernement. A cet effet, le ministre centrafricain du travail, Hugues Alain Tcheumeny, au cours d’une conférence de presse à Bangui, a souligné que le gouvernement a déjà engagé une discussion avec les partenaires sociaux sur une éventuelle augmentation du salaire minimum (SMIG).