Alors que le monde célèbre ce 03 mai la journée mondiale de la liberté de la presse, en République centrafricaine les professionnels des médias déplorent leurs difficiles conditions de travail. Ceux-ci appellent les autorités à subventionner les médias et à faciliter l’accès aux sources d’informations.
Si le thème retenu pour la journée mondiale de la presse est « l’information comme bien public », il met en exergue l’importance de l’information sur la santé, les droits humains, la démocratie et surtout le développement durable dans un pays.
Cette journée mondiale de la liberté de la presse 2021 doit interpeler sur trois points à savoir la viabilité des médias d’informations, assurer la transparence des sociétés internet et permettre au public de reconnaitre et de valoriser le journalisme en tant qu’élément essentiel de l’information comme bien public.
En République centrafricaine, les médias sont confrontés à de sérieuses difficultés liées à la fois, à la crise qui mine le pays et au problème de subvention. Pour de nombreux journalistes centrafricains, même si aucun homme des médias n’a perdu la vie ou encore n’est emprisonné dans l’exercice de ses fonctions, ces deux dernières années, il n’en demeure pas moins que les conditions de travail restent déplorables.
« Je tiens ici à dire que, fort heureusement, à cette occasion, l’on ne déplore pas encore le cas d’un journaliste qui est en prison. Mais cela ne veut pas dire que tout se passe comme sur des roulettes. Nous avons beaucoup de difficultés et les menaces sont là » affirme Cyrus Emmanuel Sandy, Directeur de publication du journal Médias+.
Si le thème choisi pour la célébration 2021 est consacré à l’accès à l’information comme bien public, Cyrus Emmanuel Sandy pointe du doigt la rétention des informations par des institutions de la République sur un nombre important de sujets d’intérêts publics.
« L’accès aux sources d’information dans certaines institutions et départements publics est difficile, alors tout cela crée des difficultés dans l’exercice de notre métier », relève le directeur de publication du quotidien Medias+.
Les organisations des journalistes déplorent par ailleurs le manque d’appui aux médias privés.
« La subvention annuelle accordée par l’Etat a été suspendue depuis 2019, sans raisons. Aussi, la nouvelle loi sur la liberté de la communication ne semble pas prendre en compte cette préoccupation, » regrette M. Sandy.
Selon Reporters Sans Frontières, la RCA est placée 126ème sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse 2021. Avec ce classement, le pays gagne donc 6 places par rapport à l’année dernière. A l’occasion de cette journée, aucune activité officielle n’est prévue en raison de la pandémie de Covid-19.