Après la crise sécuritaire qui a contraint les habitants des villages de Zado, Béyèrè et Bondokpo dans la commune de Bimbo à vivre sur le site des déplacés au PK 22, le gouvernement a été réceptif à leur cri de détresse en leur donnant par ménage et village des moustiquaires pour prévenir le paludisme. Ces objets leur ont été remis samedi par la coordination diocésaine de santé qui a porté le plaidoyer.
C’est avec un ouf de soulagement que les habitants de Zado, Béyérè et Bondokpo accueillent l’arrivée des moustiquaires imprégnées offertes par le gouvernement. Ce geste est significatif pour les femmes enceintes à l’exemple de Marceline Zongoyéré, exposée au palu, elle et ses enfants.
« Nous avons un problème d’accès à l’hôpital et d’accès à l’eau potable. C’est ce qui nous contraint à aller au PK22 pour avoir des soins. Parce qu’ici, il n’y a pas de sages femmes et tout est concentré au PK22 et quand les enfants souffrent du palu, nous sommes obligées de faire des kms pour les soigner. En trouvant ces moustiquaires, cela va nous soulager, nous et les enfants et cela diminue le taux de prévalence du palu. »
L’accès au centre de santé demeure un défi à relever pour ces populations résilientes qui regagnent progressivement leur communauté après le vent d’insécurité qui a secoué leur village. Ce début de solution de riposte au palu à lui seul ne suffit pas devant les menaces des maladies hydriques qui planent sur cette population. Sœur Lydie Dehegué Nambona de CODIS, plaide pour la construction des forages comme mesure préventive.
« En regagnant leur village respectif, l’eau qu’ils s’en servaient est polluée parce que les groupes armés en tuant les bêtes sur leur passage, ils ont tout jeté dans l’eau et l’eau n’est plus en bon état pour pouvoir boire n’y s’en servir. Alors je lance un vibrant appel à nos autorités si elles peuvent porter un regard sur cette population, penser à la désinfection de cette eau. Je pense que les services publics tels qu’ANEA peuvent passer faire l’expertise de leur redonner vraiment de la bonne eau pour qu’ils puissent s’en servir au quotidien ».
Les activités économiques et sociales reprennent timidement dans cette localité. En attendant la réponse des personnes de bonne volonté, chaque village s’organise pour vaincre le palu.