Le parquet général de Bangui a annoncé lundi 10 mai 2021, l’arrestation de Juan Rémy Quignolot, un ressortissant français. Les services de renseignement le soupçonnent depuis d’avoir des liens avec la crise que traverse la République centrafricaine.
Juan Rémy Quignolot a été arrêté ce lundi, à son domicile, par la police centrafricaine suite à un mandat du parquet. L’homme âgé de 55 ans, visage serré et calme, chemise fleurie (dominée par un fond noir), pantalon vert armée et chaussures d’homme de troupe, a été présenté aux autorités avec une importante quantité d’effets militaires. Des milliers de munitions, des armes d’assaut, des armes de précision, un explosif, des uniformes, des moyens de communication satellitaire ainsi qu’une importante somme d’argent (euros, dollars américains, Fcfa) ont été saisis pendant l’opération ayant conduit à son arrestation.
Pour Eric Didier Tambo, procureur général près la Cour d’appel de Bangui, il ne fait aucun doute que le suspect est impliqué dans la déstabilisation du pays. Les équipements militaires de pointe retrouvés chez lui, lors de son arrestation laissent croire qu’il est un maillon fort dans la déstabilisation du pays.
« Il s’agit d’une opération de la police. C’est un monsieur qui est suivi par la police. Et la police a demandé au parquet d’ordonner une perquisition à son domicile. Nous sommes tombés sur des effets militaires, notamment des treillis, des armes, des rangers, des munitions et nous sommes aussi tombés sur des billets de banque qui circulent en République centrafricaine et en Afrique de l’Ouest, de dollars et même des euros, » a détaillé Eric Didier Tambo.
Toujours selon le procureur, l’homme arrêté serait un encadreur de la Séléka en 2013, cette rébellion qui avait renversé l’ancien président, François Bozizé.
« Il semble qu’en 2013, il faisait partie des encadreurs de la Séléka. Il était là avec Bernard Cousin et Christophe Renaiteau. Ce Renaiteau en 2019, c’était eux qui activaient les extrémistes de km5. Nous sommes entrain de mener des investigations en respectant ses droits », a fait savoir M. Tambo.
Cette arrestation intervient dans un contexte où les autorités centrafricaines viennent de mettre en place une commission d’enquête spéciale pour faire la lumière sur les accusations de violations des droits de l’homme imputées par des experts de l’Onu aux Forces armées centrafricaines et leurs alliés.