La pénible situation des enfants de la rue en République centrafricaine, notamment ceux de Bangui, inquiète. Pour la plupart innocents et naïfs, ces enfants vivent le calvaire au quotidien. Ils sont régulièrement exploités et parfois marginalisés par des honnêtes personnes. Certains de ces enfants ont pris conscience de leur situation et veulent changer leurs conditions de vie.
Au PK14 sur la route de Damara à la sortie Nord de Bangui, se trouve le siège de la Fondation « Voix du cœur ». Cette organisation non-gouvernementale qui s’occupe, aux cotés de plusieurs autres, de la réinsertion sociale en République centrafricaine, reçoit plusieurs enfants de la rue et enfants désœuvrés. C’est dans ce centre que certains de ces enfants viennent régulièrement passer du temps. Orphelins pour la plupart, leurs expériences varient selon leur situation sociale.
« Après la mort de mon père, je vivais avec mon oncle paternel. Avec lui, il était difficile d’avoir à manger. C’est ce qui m’a poussé à sortir dans la rue. Par après, j’ai intégré la Fondation Voix du cœur. Là-bas, les responsables m’ont proposé une nouvelle famille d’accueil. Cette fois-ci, chez mon cousin. Seulement qu’il aime trop l’alcool ; et j’étais aussi marginalisé par rapport à ses propres enfants. Raison pour laquelle, j’ai décidé de sortir de nouveau dans la rue » a fait savoir Ali, orphelin de père.
Pour certains venus de l’intérieur du pays, la rue leur a permis d’apprendre beaucoup de choses voire de métiers jusqu’à la réinsertion sociale. Cependant l’aventure, souvent, tourne au vinaigre. D’où, l’éternel recommencement.
« Quand je suis arrivé à Bangui, j’ai intégré un groupe de danse traditionnelle. Cependant, la vie est devenue dure après. J’ai donc décidé d’aller dans la rue où j’ai appris de petits métiers. Avec le peu que je gagnais, j’ai pu prendre une maison. Peu après, j’ai été victime de vol. Après avoir tout perdu, j’ai été obligé de regagner la rue » a témoigné Narcisse, un des enfants de la rue.
Devant cette situation, certaines organisations non-gouvernementales et structures caritatives multiplient des initiatives ces derniers temps. Des causeries-débats avec ces enfants sont régulièrement organisées en vue de leur réintégration sociale.
« Ces enfants représentent notre pays. Pourquoi les abandonner, pourquoi ne pas venir discuter et échanger avec eux ; leur donner toute notion nécessaire ? Ils doivent aussi bénéficier d’un avenir radieux » a insisté Michel Belfort Gbangopé, président de la Plateforme interconfessionnelle de la jeunesse centrafricaine.
Ces enfants, il en existe par milliers en République centrafricaine. Leur âge varie de 7 à 15 ans. Ils demandent à l’Unicef et aux personnes de bonne volonté de leur venir en aide.