Les Centrafricains sont donc dans l’attente des résultats du second tour des élections législatives qui se sont déroulées dimanche 27 mars. En attendant ces résultats, on peut d’ores et déjà faite un premier constat, celui de la faible participation des électeurs à ce scrutin. Dans la matinée, l’explication donnée était que les offices religieux dominicaux interdisaient toute affluence et que ce serait différent dans l’après-midi. Il n’en a rien été.
Pour l’opposition, cette faible mobilisation est à mettre à son actif. Elle est la preuve selon elle de la réussite et du respect de son mot d’ordre de boycott du scrutin. En revanche, le pouvoir et la CEI s’inscrivent en porte à faux contre ce point de vue. Fidèle Ngoundjika, porte parole du gouvernement a déclaré : « l’appel de l’opposition au boycott du 2e tour des législatives, n’a eu aucun effet sur le scrutin. Le vote s’est déroulé normalement, sans incident grave et c’est pour le gouvernement un motif de grande satisfaction ». Il juge que l’affluence « ne pouvait pas être la même » qu’au premier tour notamment parce que les électeurs choisissaient alors en même temps leur président.
Même si quelques bureaux de vote ont pu ouvrir à 6 h comme initialement prévu, le plus grand nombre a ouvert ses portes en retard. Les raisons évoquées sont le retard dans le déploiement du matériel électoral, surtout celui dit « sensible » tel les bulletins de vote, l’encre indélébile et le cachet.
Le second constat majeur est celui de certaines irrégularités qui ont donné l’occasion aux forces de l’ordre et de défense d’intervenir. Le cas le plus frappant est celui d’un président de bureau de vote de la première circonscription qui a profité de l’absence de ses collaborateurs pour bourrer une urne. L’urne a été vidée et le contenu brûlé sur place et en public.
L’autre cas est le comportement des partisans d’un candidat, dans la première circonscription du 5ème arrondissement. Ils ont voulu influencer sur le vote des électeurs. Une bagarre est née de cette situation. Le cameraman de la télévision nationale qui filmait la scène a été agressé et sa caméra cassée.
Les auteurs arrêtés et libérés tout de suite après… ont récidivé dans un autre centre de vote.
Il convient de signaler que les électeurs absents dans la plupart des bureaux de vote, les opérations de dépouillement ont commencé plus tôt. Vers 18 heures déjà, des résultats étaient affichés devant certains bureaux de vote.
On attend à présent dans les prochaines heures les conclusions des différentes missions d’observateurs tant nationaux qu’internationaux déployés sur le terrain. Parmi elles, il y a l’Union africaine, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et l’Institut pour la Démocratie en Afrique Centrale EISA.
Les résultats devraient être connus dans les huit jours et la Cour constitutionnelle a quinze jours pour les valider ou non. Une chose est certaine : la nouvelle assemblée nationale sera largement aux couleurs du KNK, le parti au pouvoir.