Depuis le début du mois de mai, la capitale centrafricaine fait face à une rareté de carburant. De longues queues sont observées dans certaines stations-service. Cependant, d’autres sont vides. Les entreprises et agences en charge de la gestion et de la distribution d’hydrocarbures ne précisent pas les causes de cette rupture.
Le constat est le même dans toutes les stations-service de la ville de Bangui. Les conducteurs de mototaxis, les véhicules de transport en commun et des particuliers trainent dans les rangs pour se faire servir. Mais la plupart de ces stations ne fonctionnent que pendant deux au trois heures pour manque de carburant.
Jusque dans l’après-midi de ce lundi 17 mai 2021, Brice Samon, un conducteur de taxi-moto dans le fil d’attente à la station Tradex du 4ème arrondissement, ne s’est pas encore approvisionné en carburant.
« Nous sommes ici depuis le matin mais nous ne sommes pas encore servis. Les pompistes préfèrent servir ceux qui viennent avec des bidons, car ils leur glissent des billets de 500 ou 1000 F. Heureusement, le prix à la pompe n’a pas changé », dit-il.
Ce problème touche mêmes les fonctionnaires qui ont de la peine à se rendre au travail, comme le témoigne un autre venu aussi chercher de carburant.
« Je suis passé d’abord le matin à la station-service mais la longue queue d’attente, m’a obligé de partir au travail sans avoir un peu de carburant dans ma moto. Je suis encore revenu ici cet après-midi mais il y a toujours des gens qui attendent, donc j’attends aussi. Le problème est partout dans différentes stations-service de Bangui », explique-t-il.
C’est depuis plus de deux semaines que Bangui est confronté à cette pénurie de carburant. Selon le constat sur le terrain, ce sont les stations-service du distributeur Total qui sont désertes, ce qui crée une saturation chez les autres distributeurs à l’exemple de Tradex.
Total de son côté, ne souhaite pas communiquer sur ce manquement. C’est ce qu’indique le service de sécurité de la direction générale. Par ailleurs, l’Agence de Stabilisation et de Régulation des Prix des produits pétroliers (ASRP) renvoie la balle dans le camp du ministère de l’Energie. Mais ce dernier ne précise par les raisons de cette pénurie.