72 heures après l’attaque contre un poste avancé des Forces armées centrafricaines à Bambari dans la Ouaka, le site des déplacés d’élevage a été démantelé. Pour les autorités locales et militaires de Bambari, l’assaut a été élaboré et planifié depuis ce site.
Après l’attaque du samedi 05 juin 2021 à minuit, visant un check-point des Forces armées centrafricaines (Faca) à 4 km de Bambari-centre et faisant deux (2) morts et deux (2) blessés, les autorités locales et militaires ont ordonné le démantèlement du site des déplacés de l’élevage. Ce camp de fortune formé durant les violences de 2016, accueillait plus de 20.000 personnes, essentiellement des membres de la communauté peulh.
Pour les autorités, le site de l’élevage regorge de nombreux combattants de la CPC, donc, un danger pour la sécurité de la ville ainsi que de toute la région. Elles affirment que l’attaque du 5 juin 2021 contre le check-point des Faca, a été élaborée, planifiée et lancée depuis le site de l’élevage.
« La sécurité du pays concerne tout le monde. Ils ont des complices internes qui les informent à tout moment sur les positions de l’armée nationale. Ce qui fragilise les actions des FACA. Et comme c’est des actions qui sont dénoncées à l’avance par ces individus, la portée est souvent très faible » affirme Victor Bissekoin, préfet de la Ouaka.
Après le démantèlement de ce site, certains occupants ont trouvé refuge à la mosquée centrale de Bambari au quartier Bornou. Il s’agit pour la plupart de femmes et d’enfants. La situation humanitaire est alarmante car plus de 8.000 ménages, soit 20.000 mille personnes ont besoin d’aide d’urgence.
« La paix nous manque cruellement sur le site d’élevage. Nos conditions de vie sont très difficiles. Nous avons un problème d’accès aux soins et à l’éducation. Certains d’entre nous viennent de Ippy-centre, d’autres de Alindao, Kouango, Dimanko et de Tango-Bakari » raconte Saidou Koura, un des déplacés.
Face cette urgence sanitaire, le centre de santé urbain du quartier élevage, avec ses moyens du bord, a décidé de venir en aide à ces déplacés.
« Sur place, je fais la consultation curative. Il y a des femmes allaitantes sur grossesse. Il y a également celles qui accouchent. Je donne les médicaments à ceux qui sont malades. Pour l’instant, la situation est très préoccupante mais nous y faisons face avec les maigres moyens que nous disposons » déplore Marie Christine Nadarata, chef du centre sanitaire.
En 2016, plus de 20.000 membres de la communauté peulh fuyant les exactions des groupes armés dans le centre du pays ont trouvé refuge sur le site d’élevage. Aujourd’hui, ce camp de fortune considéré comme un potentiel danger pour la stabilité de Bambari, est en plein démantèlement.