Au lendemain de l’attaque de son convoi, le vendredi 04 juin 2021, par des hommes armés à 22 Km d’Alindao, l’apôtre Nicolas Gurekoyamé Gbangou sort du silence. Lors d’une conférence de presse qu’il a donnée le 09 juin à Bangui, l’homme de Dieu a raconté le calvaire vécu par tous les membres de la délégation. Il appelle les autorités centrafricaines à créer des conditions favorables pour la libre circulation des personnes et des biens, mise à mal par les hommes armés.
Alors qu’ils tentaient de gagner la ville de Bambari, le samedi 05 juin 2021, des croyants de la communauté des Eglises évangéliques Elim sont tombés dans une embuscade des hommes armés non identifiés. L’acte s’est produit dans l’après-midi du 04 juin au village Nzélété à 22 kilomètres d’Alindao, dans la Basse-Kotto. Constituée d’au moins 300 personnes, la délégation a tout d’abord été interceptée, séquestrée puis dépouillée de tout par les assaillants.
« A 22 kilomètres d’Alindao, juste après avoir dépassé le village Nzélété, le cortège a été attaqué dans une zone de forêt claire. Les assaillants ont immédiatement fait irruption après que le pick-up que je conduisais et les 02 autres sont passés. Ils ont bloqué le passage aux 07 autres, dont le véhicule de l’ONG Cordaid. M’en étant aperçu, je me suis arrêté et suis retourné pour me joindre aux otages dans un élan de solidarité » a témoigné l’Apôtre Nicolas Grékoyamé, président des Eglises évangéliques Elim de Centrafrique.
Le témoignage du pasteur est triste. Après avoir dépouillé la délégation des objets jugés précieux, ces hommes armés ont incendié les sept (7) véhicules qui composent le convoi.
« Nous avions été dépouillés de tout ce que chacun de nous portait sur lui. Sac à main, sacoches, téléphones argent et autres après des tirs nourris dissuasifs en l’air. Quand les assaillants ont pris leur butin, la seule chose qui nous restait, était de gagner à pied le prochain village, situé à 03 kilomètres. Ce que nous avions fait en 1h30mn en raison de la présence parmi nous des personnes âgées et celles traumatisées par cette violence » a ajouté l’apôtre Nicolas Grékoyamé.
Pourquoi une délégation de religieux est-elle prise pour cible par des hommes armés ? « Lorsqu’ils nous ont mis la main dessus, l’un d’eux a lancé que l’église ne doit pas faire la politique. Après avoir mis le feu aux véhicules, un autre nous a instruit de dire au Président Touadera qu’ils ont toujours la force et peuvent encore nuire», a expliqué le chef des églises Elim en Centrafrique, remerciant par ailleurs Dieu d’avoir épargné la vie de tous les membres de la délégation.
Membre de la plateforme des confessions religieuses, l’apôtre Nicolas Grékoyamé Gbangou appelle les autorités centrafricaines à créer des conditions favorables pour la libre circulation des personnes et des biens. Pour lui, l’armée nationale doit être dotée de capacités nécessaires pouvant lui permettre de sécuriser tout le territoire.