Ce 29 mars est jour férié, chômé et payé en République Centrafricaine. On y commémore l’anniversaire de la disparition tragique en 1959, dans un accident d’avion, de Barthélémy Boganda, fondateur de la République. L’ensemble du gouvernement centrafricain, avec à sa tête le président François Bozizé, a rendu hommage à celui que tout homme politique dans le pays, considère, pouvoir comme opposition, comme la référence.
Haut-lieu de cette commémoration, le mausolée Boganda situé à 75 kilomètres de Bangui, dans le village de Bobangui dans la Lobaye (sud du pays), village natal de l’illustre disparu. Bozizé s’y est rendu, ainsi que les partenaires au développement, pour une cérémonie de dépôt de gerbes de fleurs et défilé funéraire.
Se souvenir de Boganda leader charismatique centrafricain ne se résume pas seulement à Bobangui. Selon certains Banguissois interrogés par Radio Ndeke Luka, les circonstances de la mort de ce dernier devraient être « clarifiées ».
Pour d’autres, notamment les jeunes générations qui le connaissent par ouïe dire, il a « beaucoup contribué au développement du pays, sa lutte n’avait pas encore atteint son apogée, il reste et demeure le père de la nation centrafricaine. L’exemple de Boganda mérite d’être copié par ses successeurs, car c’était un homme généreux qui aimait son pays ».
Cette année, la commémoration du 29 mars intervient dans un contexte particulier en RCA. Le pays vit une crise politique marquée par un lourd contentieux électoral. L’opposition exige l’annulation du scrutin du 23 janvier 2011 qui a vu la réélection au premier tour rappel du président sortant François Bozizé. Elle justifie son exigence par des fraudes massives et de nombreux incidents qui ont émaillé le scrutin notamment au plan de l’organisation.
Plusieurs tentatives de médiations dont celle du médiateur de la République Monseigneur Paulin Pomodimo sont restées vaines. Pourtant Boganda, fondateur du Mouvement pour l’Evolution Sociale de l’Afrique Noire (MESAN) avait toujours prôné l’Unité, la Dignité, et le Travail. Ces mots-clé sont d’ailleurs restés la devise du pays.