Plus d’une semaine après les propos d’Aristide Briand Reboas, président du Parti chrétien démocrate (PCD) sur Radio Ndeke Luka, le Fonds des victimes de la Cour pénale internationale (CPI) sort de son silence. La représentation de cette organisation à Bangui rejette en bloc cette affirmation selon laquelle la CPI assiste les victimes de l’affaire Jean Pierre Bemba avec une somme dérisoire.

Dans une interview accordée à Radio Ndeke Luka le 8 juin 2021, le président du PCD fait une déclaration controversée. Aristide Briand Reboas affirme que le Fonds au profit des victimes de la CPI assiste chaque victime des évènements survenus en Centrafrique en 2003, avec une enveloppe de 26.000 francs CFA à titre des dommages et intérêts.

« J’ai été consultant à un moment pour le compte de la Cour pénale internationale. J’étais en charge d’analyses sur le dossier de compensation des victimes du dossier Jean-Pierre Bemba dont le montant s’élevait à 1 million d’euro. Tout calcul fait, chaque victime bénéficiera de 26.000 francs CFA pour tout préjudice subi » martèle Aristide Briand Reboas.

Cette déclaration a soulevé une vive inquiétude et de nombreuses interrogations à travers la République centrafricaine. Contacté par Radio Ndeke Luka, le Fonds au profit des victimes de la Cour pénale internationale dément cette déclaration. Selon sa représentation à Bangui, l’acquittement de Jean-Pierre Bemba met un terme à toute éventuelle réparation dans cette affaire.  

« Ce n’est pas vrai parce que le Fonds au profit des victimes ne peut pas distribuer de l’argent dans le cadre de son mandat d’assistance. Pour l’instant, les activités qui sont appuyées pour le fonds au profit des victimes se font à travers des programmes mis en œuvre par les partenaires d’exécution. Ceci, dans le cadre de mandat d’assistance. Bemba a été acquitté. Par conséquent, il n’y aura pas de réparation dans cette affaire » explique Bertin Lukeba, responsable des programmes du Fonds au profit des victimes en RCA.

Le Fonds au profit des victimes de la Cour pénale internationale a lancé en février 2021 un programme d’assistance aux victimes centrafricaines qui vivent dans des conditions précaires. Un projet qui s’inscrit dans sa mission d’assistance humanitaire.