A Bambari dans la Ouaka, les bouchers se plaignent de la hausse de prix des bétails. Le prix par tête de bœuf a grimpé d’une manière brutale. Cette situation s’explique d’une part par le départ de plusieurs éleveurs et d’autre part par l’insécurité qui règne dans la région.
Ces derniers mois, au marché central de Bambari, les étals de viande sont presque vides. Les bouchers, gênés par l’insécurité, éprouvent d’énormes difficultés à s’approvisionner. Les quelques rares, qui ont un peu de viande de bœuf, augmentent le prix par kilogramme et cela entraîne la mévente. Cependant après le départ, il y a quelques mois, des éléments du groupe armé UPC qui contrôlaient la ville de Bambari, certains ont pris le risque de reprendre les affaires au risque de leur capital.
« Le prix est continuellement en hausse. Auparavant, on payait un bœuf à 130.000 francs. Aujourd’hui le prix varie de 250.000 à 300.000 francs CFA. Les bœufs sont devenus rares et tout a changé. Ces derniers temps, les bœufs sont devenus très chers. Les groupes armés nous imposent leurs taxes et celles-ci sont exorbitantes » déplore Constant Ndjimba, boucher.
Conséquences, le panier de la ménagère prend un coup. Et même si la quantité demeure insuffisante pour la famille, certains n’ont pas le choix.
« Je suis venue au marché payer de la viande pour 2.000 francs. Il est vrai que la quantité est insuffisante, mais je suis obligée. Car nous voulons seulement manger » regrette Mirabelle Yabanda, une habitante de Bambari.
Alors que ce problème persiste, plusieurs commerçants restent optimistes tout en appelant à l’aide du gouvernement.
« Nous demandons au gouvernement de réorganiser le service de l’élevage. Vraiment il y a trop de désordres. L’Etat doit reprendre le contrôle de ce secteur afin de nous permettre d’avancer dans le commerce » suggère Ghislain Tékoessé, commerçant de bétails.
Les autorités locales reconnaissent les difficultés des vendeurs de bœufs.
« Nous sommes conscients des difficultés. Vous savez que la Ouaka a été durant plusieurs années une zone d’insécurité. L’Etat est en train de se redéployer grâce aux efforts de l’armée et ses alliés bilatéraux. L’insécurité, nous y travaillons et nous espérons que tout ira mieux », affirme Victor Bissékoin, Préfet de la Ouaka.
La plupart des bouchers de Bambari achetaient leurs bœufs au parc et à la cité de l’élevage, située à 3 kilomètres de la ville vers la sortie Est. Les éleveurs ont quitté ces secteurs durant les heures de crises. Aujourd’hui, les bouchers éprouvent d’énormes difficultés dans leur chaîne d’approvisionnement.