Après avoir consulté pendant plus d’une semaine toutes les forces vives de la Nation, le médiateur de la République cherche une solution négociée entre l’opposition démocratique et les pouvoirs publics au sujet du dialogue « républicain ». Alors que les pouvoirs publics restent inflexibles depuis la publication du décret mettant en place le comité préparatoire du dialogue, El Hadj Moussa Laurent Gon Baba souhaite l’implication de tous à travers une solution consensuelle.
Pour l’opposition démocratique qui souhaite la révision du décret mettant en place le comité d’organisation du dialogue, c’est une question de responsabilité nationale qui consiste à aboutir à une solution consensuelle.
« Il s’agit de la République centrafricaine, il ne s’agit pas d’un individu. La République est en péril et on cherche des solutions et des pistes de sortie de crise. C’est une question de responsabilité historique. Puisque le problème est posé, il faut que chacun apporte sa petite pierre pour aider le mécanisme à aboutir à une solution consensuelle dans l’intérêt supérieur de la Nation » a fait savoir Gabriel Jean-Edouard Koyambounou, 1er vice-président du mouvement de libération du peuple Centrafricain.
Alors que l’opposition table sur un dialogue à l’allure politique pouvant déboucher sur la prise en compte de plusieurs points de ses revendications, les pouvoirs publics ont un avis contraire.
« Les centrafricains veulent qu’on parle de développement économique. Ils demandent l’impunité zéro. Voilà les thèmes sur lesquels ils s’y attendent. Ce n’est pas un dialogue où on viendra encore parler de quoi que ce soit. Voilà un peu l’image de ce dialogue républicain. Ceux qui veulent y participer sont les bienvenus, ceux qui veulent rester sur le quai, alors ils verront le train passer devant eux » a martelé Albert Yaloké Mokpeme, porte-parole de la présidence de la République.
Pour le médiateur, le train de la République doit emporter tout le monde. A cet effet, il plaide pour un caractère inclusif de ce dialogue républicain.
« Prenant en compte les observations des forces vives de la Nation lors de cette consultation, il était question d’impliquer toutes les forces à la préparation et à la tenue du dialogue républicain afin de donner le caractère inclusif à ce dialogue » a plaidé El Hadj Moussa Laurent Ngon Baba, médiateur de la République.
En attendant l’aboutissement de la démarche, les parties engagées dans ce nouvel épisode politique maintiennent leurs positions. Le médiateur de la République, du 28 juin au 7 juillet 2021, a consulté les pouvoirs publics, l’opposition et la société civile.
Concernant le comité d’organisation du dialogue qui fait polémique, il a été mis en place par décret présidentiel signé le 30 juin 2021. Ce comité compte 22 membres, dont 7 issus du gouvernement.