Les demandeurs de la carte nationale d’identité se plaignent de la lenteur dans le processus de délivrance. Obtenir cette pièce est un parcours du combattant. Certains déplorent la mauvaise organisation du service. D’autres par contre demandent sa décentralisation à travers tout le pays.
Chaque jour, près de deux mille personnes font la queue à l’intérieur et à l’extérieur de la brigade criminelle à Bangui, service chargé de la délivrance de ce document officiel qui permet à tout citoyen de justifier de son identité et sa nationalité. Ce mercredi 07 juillet 2021, certains sont là depuis 6 heures du matin. Cependant jusqu’à 12 heures, le processus n’avance pas du tout.
L’air fatigué pour la plupart, assis sur des troncs d’arbres, transpirant à grosses gouttes, ces demandeurs n’ont qu’une parole en bouche, l’amélioration des services. Pour ceux de l’intérieur du pays venus singulièrement pour ce document, c’est une nouvelle vie de précarité qui démarre. Ignorant la durée du processus, plusieurs se retrouvent sans ressources.
« En quittant le village, j’avais 20.000 francs. Durant le trajet, j’ai dépensé au moins 5.000. Comme le processus est trop long et vu que je n’ai pas un proche à Bangui, j’ai pris une maison en location. Chaque jour, je dois manger et payer le transport pour me rendre ici. Là, il me reste que 7.500. Je ne sais que faire » déplore Akim, un des demandeurs venus de l’intérieur du pays.
Pour ceux qui ont eu la chance de s’enregistrer dans la salle préliminaire et qui attendent la séance photo, la patience est moins pénible. Cependant, ils désirent la décentralisation du service. Car selon eux, les agents de la police sont surchargés.
« Je demande aux autorités du pays de créer d’autres bureaux de délivrance de ces pièces. Notamment, dans les arrondissements de Bangui ainsi que dans les villes de provinces. Ceci pour permettre aux citoyens d’avoir rapidement leur carte. Avec cet effectif, quoi qu’on fasse, le service sera toujours long » dénonce Emile, un autre demandeur.
Conscients de la lenteur dans le processus de délivrance, les responsables de la police assurent procéder, très prochainement, à la décentralisation du service pour faciliter l’octroi.
« La décentralisation sera faite dans les jours à venir dans les huit arrondissements de Bangui » affirme Denis Mbaïnguibé, directeur des services de police judiciaire.
Près de 2000 personnes se rendent quotidiennement à la direction des services de police judicaire pour obtenir leur carte nationale d’identité. Selon la direction, quelques 300 seulement peuvent être reçues. Par ailleurs, plusieurs demandeurs passent régulièrement la nuit devant les locaux pour se positionner en bonne place dans le rang.