Près de deux ans après leur délocalisation, des suites des inondations d’octobre 2019, les habitants de l’île Mbongossoa attendent toujours d’être relogés ailleurs. Pour le moment, ils vivent encore sur le site des déplacés de Socada dans le 2e arrondissement de Bangui.
L’île Mbongossoa, communément appelée île des singes, est un territoire centrafricain au milieu de la rivière Oubangui, entre Bangui et Zongo en République démocratique du Congo voisine. Cette étendue de terre ferme et émergée, couverte de hautes herbes, compte près de 400 maisons totalement ou partiellement détruites et abritait il y a quelques années, environ 2.000 personnes. En 1999 puis en 2019, cet ilot a été ravagé par la montée des eaux de l’Oubangui. Délocalisés sur le site des déplacés de Socada dans le 2ème arrondissement de la capitale centrafricaine après ce désastre, aujourd’hui quelques uns ont regagné leurs habitations. Toutefois, d’autres reviennent de temps en temps pour cultiver la terre. Pour ces habitants, l’endroit est devenu invivable.
« Nul ne peut désormais habiter l’ile Mbongossoa. Nous craignons les inondations à répétition. Regardez toutes ces maisons ravagées par les eaux. C’est vraiment malheureux ! Je pense qu’on ne reviendra plus ici. Je peux venir de temps en temps pour cultiver ou chercher du bois du fagot mais pas pour y habiter » déplore Emmanuel Koguéré, un ancien habitant de l’île Mbongossoa.
De peur de revivre la même situation dans les années à venir, certains déplacés du site de Socada appellent le gouvernement centrafricain à les relocaliser ailleurs.
« Notre souci est que les autorités du pays nous enlèvent de là. Nous voulons plus revivre cette situation. Nous voulons bien quitter le site de Socada. Cependant, il faut nous trouver un endroit où nous pourrions désormais vivre. C’est notre principal souci » fait savoir Nina Yemako, une déplacée.
Aujourd’hui, plus de 2.000 habitants de l’île Mbongossoa vivent sur le site des déplacés de Socada. Ils attendent leur relocalisation sur le site de Mboko dans la commune de Bimbo 5, aménagé par le gouvernement pour les accueillir.