Le Conseil de sécurité des Nations-Unies a renouvelé le 29 juillet 2021 pour 1 an, l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine. Le Comité de sanctions a décidé de proroger jusqu’au 31 juillet 2022, les mesures obligeant tous ses Etats-membres à empêcher l’approvisionnement, la vente ou encore le transfert d’armes et de matériels militaires à la RCA.
14 membres permanents ont voté ce renouvellement, à l’exception de la Chine qui estime que le maintien de l’embargo sur les armes, constitue un « obstacle aux efforts du gouvernement centrafricain » à faire asseoir la paix et la sécurité dans le pays.
La prorogation de l’embargo a connu un assouplissement avec une dérogation sur les mortiers de 60 millimètres. Le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé pour la première fois les livraisons de mortiers 60 millimètres et des munitions spécialement conçues pour ces armes.
Un assouplissement salué par la Fédération de Russie et le Kenya. Ils espèrent que la livraison de ce type de mortier est un « nouveau pas » pour la sécurisation des centrafricains. Par ailleurs, le Conseil de sécurité a noté que les groupes armés ont, quand à eux, facilement accès à des mortiers d’un calibre de 16 à 120mm.
Jusqu’au 31 juillet 2022, le Conseil a instruit les Etats-membres à empêcher la fourniture, la vente ou le transfert direct ou indirect d’armements à la République centrafricaine.
A Bangui, les réactions n’ont pas tardé. Plusieurs centrafricains se disent déçus. « Ce n’est pas normal que le Conseil de sécurité d’un côté nous dise que l’embargo n’est pas destiné à l’endroit du gouvernement et que le Conseil de sécurité dise encore qu’il n’est pas interdit au gouvernement d’acquérir des armes à travers des dérogations. C’est quand même un paradoxe ! Il aurait été plus simple de dire, nous levons l’embargo mais nous demandons au gouvernement de tout faire pour que ces armes ne se disséminent entre les mains de n’importe qui pour qu’il les utilise contre les civils», martèle Augustin Kossonzo Kongatoua, juriste et enseignant à l’Université de Bangui.
« Maintenir l’embargo sur les armes, c’est empêcher notre armée de bien faire son travail de protection de la population », réagit un Banguissois. « Nous sommes triste d’apprendre que l’embargo est reconduit. Nous aurions souhaité la levée totale pour nous permettre de retrouver la paix et la sécurité », regrette une autre Banguissoise rencontrée par radio Ndeke Luka.
De leur côté, les autorités centrafricaines n’ont pas encore officiellement réagi à cette nouvelle prorogation de l’embargo sur les armes à destination du pays. Toutefois, le ministre-conseiller spécial du président Faustin-Archange Touadéra, Fidèle Gouandjika, a posté sur son compte Facebook, « mieux vaut ça que rien ». Il conclu en remerciant les Nations-Unies pour cet allégement.
Imposé en 2013, l’embargo sur les armes à destination de la RCA avait été prolongé plusieurs fois par le Conseil de sécurité des Nations-Unies, puis allégé en faveur des forces de défense et de sécurité. En janvier 2020, une résolution a été votée pour un allègement. Cette décision a été revue 6 mois après par le Conseil de sécurité.