L’Office Central de Répression du Banditisme (OCRB) de Damala est accusé de torture et de traitement dégradant sur deux civils. Les victimes s’étaient rendues à ce poste de police le 26 juillet 2021. C’était pour régler un problème d’argent pour lequel leur frère a été arrêté. La Commission nationale des droits de l’Homme s’est saisie de l’affaire.
A en croire Thierry et Ephrem, deux frères victimes de ces agressions, ils se sont rendues au chevet d’un des leurs arrêté à l’OCRB de Damala pour une affaire de tontine dont le montant s’élève à 37 500 Fcfa. En effet, poursuivent-ils, les policiers ont exigé le versement de cette somme avant la libération de leur proche. Au poste de police, alors que Thierry s’apprête à payer l’argent, lui et son frère vont faire face à un autre problème.
« Quand nous sommes arrivés à l’OCRB de Damala, les policiers ont demandé à la femme de mon cadet d’aller leur chercher de l’eau. Je leur ai dit que nous ne sommes pas là pour aller chercher de l’eau. En disant cela, les policiers m’ont demandé de sortir. J’étais en train de passer un appel à la maison, quand le commissaire a ordonné à ces éléments de me ramener en me demandant qui est-ce que j’appelais ? Du coup, il a donné l’ordre pour qu’on nous frappe. Moi et mon jeune frère, avons a eu respectivement le bras et la jambe cassés. Ils nous ont foutus après dan une geôle de 8h00 à 16h30 », relate Thierry.
Pour calmer les policiers et obtenir la libération de Thierry et Ephrem, les voisins du quartier affirment avoir cotisé 20.000 Fcfa. Olive, une voisine, témoigne.
« Les vieilles mamans du quartier ont cotisé une somme de 20.000 frs pour donner au commissaire pour les libérer. Après, nous les avons transférés à l’hôpital Communautaire pour être soignés », fait-elle savoir.
Aimé Michel Charadet, le responsable de l’OCRB Damala mis en cause, se justifie. « Ce dernier vociférait dans le commissariat quand les détenus ont simplement demandé à sa belle sœur de leur chercher un peu d’eau. Malgré plusieurs rappels à l’ordre, celui-ci ne voulait rien entendre. La police est là pour éduquer ceux qui s’égarent du droit chemin ».
De son côté, la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) entend porter l’affaire devant la justice.
« Nous sommes là en présence d’un cas de traitement inhumain, dégradant et humiliant. Notre commission va déclencher une procédure judiciaire à l’endroit des présumés auteurs de ces violations des droits de l’homme », promet Claudia Annick Dongoïda, rapporteur générale de la commission.
En République centrafricaine, la loi interdit la torture et les arrestations arbitraires. Selon le code pénal en son Art.118 : « Le fait de soumettre une personne à des tortures, traitements cruels, inhumains et dégradants ou à des actes de barbarie est puni des travaux forcés à temps ».