La Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés fondamentales (CNDHLF) veut se rendre compte des conditions de détention dans les prisons de l’intérieur du pays. Elle a effectué une visite éclaire, le 04 août 2021, à Mbaïki dans la Lobaye. L’objectif est d’investiguer et d’assurer le suivi des infrastructures ainsi que des conditions juridiques et sociales des détenus.
Dans les cellules des détenus de la maison carcérale de Mbaïki, le constat est amer. Des mineures cohabitent avec des adultes. Cependant, la cellule pour femmes, appelée « couloir », est couverte à moitié. Les détenus manquent de nourritures et de soins de santé. Le personnel pénitentiaire est absent. Une situation déplorée par les membres de la mission qui, par ailleurs, alertent les autorités compétentes sur les conditions de vie de ces détenus.
« Les détenus sont abandonnés à eux-mêmes. Leur cellule n’a pas de toiture et les femmes sont mises au couloir. Les mineurs sont avec les adultes. C’est vraiment incompatible. Pour une quarantaine de détenus, on donne 500 francs CFA pour l’alimentation. C’est vraiment une honte pour le pays. Vu que les agents pénitentiaires se trouvent à Bangui, les détenus courent des risques de tortures. Je demande au gouvernement de jeter un œil sur la maison carcérale de Mbaïki » déplore Claudia Annick Donogïda, cheffe de mission.
En plus de difficiles conditions de détention, la mission déplore également certains traitements inhumains à l’égard des prisonniers.
« Nous nous sommes entretenus avec les prisonniers, ils nous ont fait savoir que le 20 juillet 2021, tous les détenus adultes avaient été passés à tabac suite à un cas de vente de stupéfiants dans la cellule. Suite à cela, un des leurs a perdu deux doigts parce qu’on ne l’a pas autorisé à se rendre à l’hôpital. En dehors de ce dernier, il y a des cas de tortures et de maltraitance » souligne Franco Mbaye, président de la Sous-commission réparations et questions spécifiques à la CNDHLF.
Lors de la visite, la maison carcérale de Mbaïki comptait une quarantaine de détenus, dont seulement 8 condamnés, 6 inculpés et 30 prévenus. Face à cela, la mission demande aux juges d’instruction d’accélérer les procédures au niveau des juridictions pour que les détenus soient situés sur leur sort.