La localité de Sakaï dans la commune de Bimbo 3 vit une montée de l’insécurité. Située à 11 kilomètres du centre-ville, derrière l’aéroport international de Bangui-Mpoko, cette localité ne dispose d’aucun poste de contrôle des forces de défense et de sécurité. Les braquages y sont récurrents. Les habitants, de leur côté, se disent abandonnés par les autorités.
Sakaï est une localité située sur des terrains accidentés dans la vallée de Bimbo 3. La cité est coincée entre les collines, la forêt et les cours d’eau. Dans cette contrée située à proximité de la capitale, les habitants vivent dans la peur. Ils n’arrivent pas à vaquer librement à leurs occupations faute d’insécurité. Les murs des habitations gardent encore les impacts de balles à la suite des affrontements entre l’armée et les rebelles de la CPC en janvier 2021.
Selon de nombreux habitants rencontrés par Radio Ndeke Luka, les agressions et vols à mains armées sont monnaie courante dans la localité.
« Ici, on tue les gens facilement. L’exemple du jeune conducteur de moto qui a été assassiné il y a quelques jours, les assaillants l’ont pris en course au marché tournant. Ils sont allés à Sakai 2 avant de revenir ici. Mais, j’étais surpris d’apprendre qu’il a été froidement abattu aux environs de 14h00 » témoigne Famas Poukoundji, un habitant de Sakaï.
Face à la montée du taux de criminalité, de nombreux habitants de Sakaï se cachent dans les broussailles au moindre bruit de bottes.
« Souvent, ils prennent ces conducteurs de motos vers le quartier combattant. Ils les prennent en course, sous prétexte qu’ils viennent à Sakai vérifier ou acheter une parcelle. Autre prétexte, c’est pour acheter des denrées alimentaires ou des produits agricoles. Ils les assassinent, par la suite, dans des herbes ou des endroits sinistres » raconte Nicole, une habitante.
Les autorités locales, de leur côté, déplorent l’absence d’un poste des forces de défense et de sécurité dans le secteur.
« Notre situation ici est très déplorable. Ça fait mal et c’est triste de constater qu’il n’y a pas d’éléments des forces de l’ordre pour nous protéger. Je demande aux autorités du pays de ramener la sécurité et la quiétude à Sakai. Nous souhaitons avoir une base des militaires et des postes de police ici afin de d’assurer la protection des habitants » sollicite Andjomo Paterne, chef de quartier.
Environs 2000 personnes vivent uniquement dans la localité de Sakaï 1. Ce village ravitaille la capitale en produits agricoles. Face à cette montée de l’insécurité, les habitants se disent abandonnés. Ils demandent une attention particulière des autorités de Bangui.