Le marché de Ouango Port Sao, dans le 7ème arrondissement au bord de l’Oubangui, constitue un des principaux marchés de ravitaillement de la capitale en produits vivriers. Ces produits viennent de l’Est de la République centrafricaine et de Zongo, juste en face, sur l’autre rive, en République démocratique du Congo (RDC).
Le marché de Ouango Port Sao est l’un des marchés de Bangui où des vendeurs et commerçants y viennent pour se ravitailler en manioc, courges, maïs, café et poisson. La plupart de ces produits viennent des villes en amont de l’Oubangui, principalement des villes congolaises frontalières à la République centrafricaine.
Ce matin, sous un ciel nuageux et éclairé, les rares vendeurs discutent entre eux. Les étals sont en partie vides. Lydie Danga, grossiste, apprécie la gamme variée des marchandises sur le marché de Ouango Port Sao.
« Ici dans ce marché, il y a la diversité des marchandises : entre autres le poisson frais et fumé, le manioc ou la viande boucanée. Ces aliments viennent de Mobaye, Kouango et des villages proches de l’Oubangui. Pour Zong, ville de la RDC, en face de Bangui, les habitants nous amènent l’huile de palme et les courges« , précise-t-elle.
Beaucoup de Banguissois de différents secteurs viennent dans ce marché pour s’approvisionner. Parmi eux, des particuliers, mais aussi des commerçants-détaillants comme Marina Pengueli, revendeuse de manioc.
« Auparavant, nous achetions un sac de manioc à 11 000 voire 12 000 Fcfa. Actuellement, nous le payons à 15 000 ou 16 000 francs. Sur un sac, nous ne touchons plus que 1000, 1500 ou 2 000 francs de bénéfice. Parfois, le manioc n’est même pas de bonne qualité« , déplore-t-elle.
Jérôme Mbombo, délégué de ce marché, énumère quelques difficultés dans l’acheminement des produits jusqu’au marché.
« C’est avec beaucoup de tracasseries que nous faisons parvenir ces produits sur le marché. On nous impose en cours de route des frais à payer. Le gouvernement doit s’impliquer pour nous faciliter la tâche », souhaite Jérôme Mbombo.
Toutes les marchandises arrivées sur le marché de Ouango Port Sao sont inspectées par des agents de l’Etat.
« Nous procédons toujours au contrôle de qualité des produits qui arrivent ici avant de d’autoriser leur écoulement sur le marché. Si nous remarquons que le produit destiné à la consommation est dangereux pour les consommateurs, on le retire tout simplement pour ne pas exposer la vie de nos compatriotes », précise Marius Kouradoma, technicien de l’agriculture.
Ouango Port Sao constitue un des principaux marchés pour alimenter la capitale. Selon certains commerçants, en moyenne, près de mille (1 000) sacs de manioc arrivent par baleinière presque chaque jour.