Nathalie est veuve et mère de 4 enfants mais elle vit dans une situation précaire dans l’une des salles de classe de l’école Kina dans le 3e arrondissement de Bangui. Après le décès de son mari en 2020, Nathalie est abandonnée à son triste sort et n’a aucune personne pour la soutenir.
Nathalie a 39 ans. Courte de taille, mince, aspect maladif, cette mère de 4 enfants vit depuis plus de 8 mois avec ses enfants dans une salle de classe de l’école Kina. Après la mort de son mari, la vie de Nathalie n’est qu’un calvaire.
« Depuis le décès de mon mari, j’éprouve d’énormes difficultés. Beaucoup de nos parents nous ont rejetés. J’étais obligée de travailler chez des gens pour subvenir aux besoins des enfants. Nous avons été chassées du loyer après mon hospitalisation pour tuberculose. Je ne sais où aller. Je suis obligée de venir m’installer avec mes enfants ici à l’école Kina. Nous arrivons parfois à trouver de quoi à manger grâce aux efforts de ma fille. Elle vend des plantes médicinales. L’argent me permet d’acheter de la citronnelle et de la revendre« , raconte-t-elle.
Dans l’une des salles de l’école Kina, elle installe ses affaires. En face du tableau, on aperçoit des ustensiles de cuisine, au fond, se trouvent ses habits et une natte délabrée.
« Nous dormons ici dans des conditions déplorables. Nous étalons la natte à même le sol et attachons la moustiquaire déjà trouée. Nous dormons même sans drap », ajoute Nathalie.
Malgré cette difficile condition de vie, les enfants de Nathalie et ceux des voisins jouent pour dissimuler leur peine. Gracia, âgée de 29 ans, a également élu domicile ici depuis neuf mois dans l’école Kina. Elle se souvient encore de l’installation de Nathalie dans cet établissement scolaire.
« Depuis le décès de son mari, elle souffre énormément. Un soir aux environs de 18H, elle est venue nous trouver ici, puis elle s’est installée avec ses enfants. C’est une femme brave qui collabore bien avec les autres. Quand elle sort le matin, c’est à la nuit tombée qu’elle rentre. Elle a même perdu un de ses enfants ici, vu ses conditions de vie« , témoigne sa voisine de fortune.
Nathalie et ses voisines sont sommées de quitter l’école Kina dans un bref délai, car l’école doit être réhabilitée avant la prochaine rentrée scolaire. Où ira-t-elle avec ses enfants ? La jeune femme veuve lance un cri de détresse aux personnes de bonne volonté.