Que se passe-t-il au sein du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) ? Deux groupes de partisans disputent les rênes du bureau politique. L’un met en place un nouveau bureau directoire tandis que l’autre maintient sa position à la tête du parti. Face à cette dissension interne, le ministère de l’Administration du territoire hausse le ton et appelle les deux parties à une conciliation.
La crise de leadership qui mine le RDC intervient après la mort en mars dernier de son Président Désiré Nzanga Bilal Kolingba. Une frange de partisans considère d’illégitime le bureau transitoire dirigé par l’actuel ministre des Petites et moyennes entreprises (PME), Mohamed Lawane. Après plusieurs semaines d’incompréhension, un congrès est organisé le 04 septembre 2021 et un nouveau bureau politique est mis en place. La nouvelle équipe est dirigée par Henri Pierre Assangoua, un cadre dudit parti.
Pour le bureau transitoire, la nomination de la nouvelle équipe est en violation des textes statutaires du RDC.
« Ils ont interprété le statut du parti en leur faveur en disant que le texte prévoit qu’en cas de décès du président, l’intérim est assuré par un 1er vice-président pris dans l’ordre protocolaire. Ensuite, un congrès devait être organisé 90 jours après. Fort de cette interprétation, les frères ont exigé qu’une session du comité directeur soit convoquée en lieu et place du congrès prévu par le statut. Ils sont encore allés plus loin faisant signer une pétition qui leur a donné droit de s’autoproclamer et d’organiser une session qui a donné les résultats que vous savez », défend Pascal Koyamene, porte-parole du bureau transitoire.
De son côté, la nouvelle équipe compte tourner la page du bureau transitoire. Elle appelle à l’unité de tous les partisans.
« Je regrette qu’ils taxent cette session d’une session hors normes. Nous avons respecté les textes. Le président Mohamed Lawane a assumé l’intérim qui a pris fin le 25 juillet 2021 et il y a eu un vide statutaire, un vide juridique. Nous avons estimé qu’un parti comme le RDC ne peut pas demeurer dans l’illégalité », explique Henri Nzonguélé, porte-parole du nouveau bureau.
Ces querelles intestines interpellent aussi le ministère de l’Administration du territoire qui menace de prendre des mesures fortes.
« Si ce problème ne parvient pas à être résolu, notre département prendra ses responsabilités. Et cela pourrait aller jusqu’à la dissolution de ce parti politique. Nous les appelons à la conciliation avant tout mais si cela perdure, des sanctions tomberont contre le RDC », annonce David Gbéti, Directeur de Cabinet au ministère de l’administration du territoire.
Le RDC est un parti politique fondé le 6 février 1987 par le Président André Kolingba. Après sa mort en 2010, le parti est présidé par son fils Désiré Kolingba, jusqu’à son décès en avril 2021.