72 heures après la publication du rapport de la commission d’enquête spéciale sur les allégations de violations graves des droits de l’homme qu’auraient été commises par les FACA et leurs alliés russes, la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme (LCDH) se dit satisfaite des conclusions et appelle le gouvernement à traduire tous les auteurs en justice.
Cette commission mise en place en mai 2021 a enquêté suite aux multiples rapports de l’ONU mettant en cause les Forces armées centrafricaines (FACA) et leurs alliés russes dans des graves violations des droits de l’homme pendant la contre-offensive et ratissages contre les rebelles de la CPC.
Des faits documentés et dénoncés à l’époque par la Minusca, puis peu de temps après par la chaîne de télévision CNN et l’ONG The Sentry. Après 5 mois d’enquête, la commission confirme certaines violations dont une bonne partie est attribuée à la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC).
« Il a été relevé que des 103 incidents, la majeure partie est imputable aux rebelles de la CPC. Comme pour les FACA, certains sont déjà sous poursuite devant les juridictions de droit commun et seront jugés lors des prochaines sessions criminelles pour avoir perpétré toute une panoplie de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. D’autres cas plus graves, seront déférés devant la Cour pénale spéciale (CPS) ou la Cour pénale internationale (CPI) », selon Arnaud Djoubaye Abazene, ministre d’Etat en charge de la justice.
Des conclusions saluées par la LCDH
La Ligue centrafricaine des droits de l’Homme, présidée par Joseph Bindoumi, se félicite des résultats des enquêtes mais souhaite que les auteurs soient traduits devant les juridictions compétentes et que les victimes puissent obtenir réparation.
« Pour l’une des premières fois, nous avons eu une enquête qui nous a donné des résultats et nous nous félicitons. En ce qui concerne la partie centrafricaine, le gouvernement a reconnu qu’il va y avoir des enquêtes très approfondies pour voir si les éléments qui ont commis ces faits relèvent de la compétence du Tribunal militaire permanent ou de la Cour martiale si les actes qu’ils ont commis étaient des crimes. En plus, le gouvernement doit se rapprocher des victimes pour soulager leurs souffrances », déclare Joseph Bindoumi, président de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme.
Fin de bras de fer entre la Centrafrique et l’ONU ?
La publication du rapport de l’ONU en mars 2021, les autorités centrafricaines avaient qualifié cela de simples dénonciations. Elles y voyaient un complot contre les institutions de la République.
Centrafrique : l’Onu appelle à la fin des violations des droits de l’Homme