Destitué du perchoir de la Représentation nationale, le 26 octobre 2018, la Cour des comptes a rendu, ce 20 septembre 2021, sa décision finale dans l’affaire ayant conduit à la disgrâce d’Abdou Karim Meckassoua. L’ancien président de l’Assemblée nationale et son prédécesseur, Alexandre Ferdinand Nguendet, sont déclarés non coupables.
La décision de la Cour des comptes intervient trois ans après la destitution d’Abdou Karim Meckassoua. Son arrêt définitif concerne la période de gestion du président du « Chemin de l’espérance », c’est-à-dire, du 1er juin 2016 au 30 septembre 2018. M. Meckassoua avait, lui-même, saisi la Cour le 10 septembre 2018 afin d’effectuer un contrôle des comptes et de gestion de la représentation du peuple.
Pour histoire. En 2016, certains élus de la Nation avaient augmenté le nombre de kits au bénéfice de l’institution à 1910 attributs ; en prélude à l’installation de seulement 140 députés. Ce qui avait immédiatement entrainé l’augmentation des dépenses de 81 millions à près de 323 millions de francs CFA.
Selon les conclusions de la Cour des comptes, un appel d’offre a été lancé pour la fourniture de ces kits d’installation. Une partie du paiement avait été ordonnée par le président de l’Assemblée nationale Abdou Karim Meckassoua et une autre partie, ordonnée par le vice-président Jean-Symphorien Mapenzi.
Meckassoua et autres mis en cause disculpés
En son audience du 20 septembre 2021, la cour des comptes met hors de cause pour des raisons suffisantes, Abdou Karim Meckassoua, Alexandre Ferdinand Nguendet, Jean Symphorien Mapenzi et Steve Koba, tous députés de la 6ème législature.
Ainsi, la cour a levé le grief de paiement irrégulier de ces kits à l’encontre d’Abdou Karim Meckassoua. Si ce dernier a été aussi reproché d’avoir procédé à des recrutements anarchiques et pléthores au sein du personnel, la cour des comptes le met hors de cause, mettant en exergue ses efforts visant à réformer et à réhabiliter les ressources humaines.
Des députés condamnés à rembourser des frais de billets d’avion
Dans sa décision, la Cour condamne, par ailleurs, les députés Bernard Dillah, Dorothée Tiyangou, Achille Bangué Betangaye et René Constant Gbondo à rembourser à l’Assemblée nationale, les frais de billets d’avion « transformés et utilisés à d’autres fins ».
La 6ème législature était émaillée de scandales financiers, de corruptions et du népotisme érigés en mode de gouvernance au sommet de la maison du peuple. Cette décision de la Cour des comptes intervient 1 mois seulement après la destitution, par la Cour constitutionnelle, du député de la 2ème circonscription du 3ème arrondissement de Bangui, accusé de complicité avec la Coalition des patriotes pour le changement (CPC).