Les cours ont repris ce 18 octobre en République centrafricaine. Cette rentrée académique intervient après celle de l’administration la semaine dernière. Pour cette nouvelle reprise, le gouvernement annonce l’introduction de la langue nationale Sängö dans l’enseignement.
La rentrée scolaire 2021-2022 débute ce 18 octobre avec comme particularité, l’introduction du Sängö, la langue nationale centrafricaine dans l’enseignement dès le primaire sur toute l’étendue du territoire. Cette initiative, selon le gouvernement, va permettre aux enfants de mieux assimiler les cours. Aboubakar Moukadas Noure, ministre de l’éducation nationale, souligne l’importance de ce projet d’apprendre dans la langue nationale.
« Il faut expérimenter cela à l’échelle nationale. Dans le secteur public, il y a des travaux des linguistes de l’Université de Bangui. Il y a aussi un important travail qui est fait par le Commissaire de l’Unesco qui est en train d’initier des ouvrages en Sängö pour l’introduire déjà dans l’enseignement primaire pour que cette réforme soit durable», précise le ministre.
Des ouvrages pédagogiques prêts
L’Institut national de recherches et d’animation pédagogique (INRAP) a produit des matériels didactiques pour faciliter l’apprentissage aux enfants, poursuit le ministre de l’éducation nationale.
« Cette réforme est appuyée par l’INRAP, cheville ouvrière, en matière de réflexion, conception et publication de nos ouvrages pédagogiques. C’est cela qui peut favoriser la réussite de cette réforme-là. C’est inutile de faire comprendre à un enfant sans toucher le substrat –linguistique parce que c’est sur cette base-là que l’enfant réfléchit d’abord avant de s’exprimer dans une langue étrangère », soutient Aboubakar Moukadas Noure.
Des reformes face au manque d’un personnel qualifié
Ces réformes entreprises par les autorités centrafricaines sont marquées, d’abord, par l’augmentation des inspections académiques de 08 à 20, ensuite l’introduction de Sängö dans l’enseignement mais le secteur de l’éducation reste confronté à un problème sérieux du personnel qualifié.
En juillet dernier, le gouvernement avait pris la décision de mettre fin à la vacation dans les établissements scolaires du pays. Il justifie cette décision par le coût élevé des frais de vacation par rapport aux salaires annuels des enseignants titulaires.
Les responsables des établissements tirent la sonnette d’alarmes. Ils estiment que cette interdiction vient aggraver le manque d’enseignants qualifiés dans le fondamental 2. A en croire certains responsables de ces établissements, c’est grâce aux enseignants vacataires et maîtres parents que les cours continuent d’être dispensés à l’intérieur du pays.
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