Les violences faites aux femmes restent un défi à relever dans la préfecture du Mbomou. A la périphérie de Bangassou, il ne se passe pas un jour sans qu’un acte de violences exercées sur une femme ou fille soit commis. En l’absence des appareils répressifs de l’Etat, la situation perdure. Certains chefs traditionnels organisent souvent des séances de sensibilisation pour freiner ce fléau.
Dans le village Sigborolo, cette bourgade d’environ 1.000 habitants à près de 30 kilomètres au Nord de Bangassou, les violences basées sur le genre sont quotidiennement signalées. Selon les autorités locales, environ sept femmes sur dix ont au moins été victimes de violences physiques, sexuelles ou psychologiques dans leur vie.
« Les violences sexuelles battent le record ici. Nos filles sont régulièrement violées et certaines tombent enceinte. Chaque fois quand l’acte se produit, l’auteur change de village laissant ainsi la victime à la solde de ses parents. Souvent, la santé de la fille se dégrade et les parents sont dépourvus de moyens pour sa prise en charge » dénonce Rosine Bèzonie, notable du chef de village.
Une pratique encouragée par l’absence de l’Etat
L’absence de l’appareil répressif de l’Etat rend la tâche difficile. Au village Niakari par exemple, quelques hommes ont été victimes également.
« Les violences sexuelles sont monnaies courantes dans ce village. Pour les insultes et les menaces, n’en parlons pas. Cette forme de violence psychologique continue de traumatiser de nombreuses personnes ici. Rien que le fait d’y penser, la vie n’a plus de sens pour la victime » a témoigné Fulbert Yakouma un habitant.
Même décor au village Mbangui-Ngoro, où les violences physiques, sexuelles et verbales sont monnaies courantes. Pour y faire face, les autorités locales ont mis en place des cellules pour sensibiliser les habitants sur les conduites à tenir en cas d’agression.
« Nous avons enregistré plusieurs formes de violences. Mais, les plus courantes sont physiques et psychologiques. Grâce aux sensibilisations que nous avons menées, les bourreaux ont pris conscience et le taux des violences basées sur le genre a baissé. Tout ce que nous voulons, c’est de faire en sorte que hommes, femmes et enfants se respectent dans la société » a précisé Thècle Yatouba, animatrice.
Chercher à éradiquer ce phénomène, promouvoir l’égalité des chances et le respect du droit de chaque individu, c’est l’objectif visé par les autorités locales contre les violences basées sur le genre dans la préfecture du Mbomou.