« L’Observatoire National des Elections en Centrafrique (ONE) demande à tous les organes chargés de la publication ou de la proclamation des résultats du second tour des législatives, d’éviter d’ajouter inutilement, une tension supplémentaire à la situation post électorale précaire que connaît la République Centrafricaine ».
C’est la conclusion du rapport d’observation rendu public ce mardi 5 avril 2011, par l’ONE, un des principaux acteurs au processus électoral centrafricain. Ce rapport a été présenté à la presse à Bangui.
Fulgence Zeneth, coordonnateur de l’ONE, interrogé par Radio Ndeke Luka explique : « le fait d’aller au second tour sans les résultats du 1er, pose déjà problème dans le processus ». Pour lui, ce second tour a connu quelques « incidents » relevés avant, pendant et après le vote par son entité. Ces incidents seront gérés par les organes compétents « pour établir ou infirmer les allégations de fraudes ».
Le rapport a relevé d’autres défaillances dans le processus : « le non respect des horaires d’ouverture et de fermeture des bureaux, l’installation des bureaux de vote au domicile des autorités, la livraison tardive des matériels dans certains cas, la présence intimidante des forces de sécurité, une mauvaise interprétation du code électoral, des tentatives de vote multiples, la circulation parallèle des cartes d’électeurs, le vote des étrangers ainsi que les mineurs, et des cas d’intimidations et de menaces ».
Le rapport a noté toutefois quelques avancées dans le processus par rapport au premier tour notamment dans « l’affichage des listes électorales, dans les bureaux de vote, la maitrise des opérations de vote, la présence des représentants des candidats, l’utilisation des enveloppes sécurisées, la disponibilité des matériels, et la limitation du vote par dérogation ».
L’ONE formule quelques recommandations pour l’avenir. Il s’agit notamment de « l’informatisation des listes et cartes d’électeurs, la mise en place d’un pool d’experts pour la relecture du code électoral, l’engagement d’une réflexion pour changer de scrutin législatif, l’institution de cours d’éducation civique dans les programmes scolaires et le bouclement du cycle électoral par la tenue des élections municipales ».
Du côté de la CEI (Commission électorale indépendante), Rodrigue Mayté, président de la sous commission Bureaux de vote indique que « les dépouillements sont presque terminés et la commission entend transférer les compétences à la CEI centrale pour la publication des résultats de ces élections législatives ».