Décédé le 03 novembre 1996, en pleine mutinerie d’une partie de l’armée nationale, le règne de l’ex-empereur de Centrafrique continue de diviser l’opinion nationale. Pour les témoins de l’époque, même si certaines personnes qualifient le feu Jean-Bedel Bokassa de dictateur, il demeure le seul architecte du pays.
L’époque de feu empereur Jean-Bedel Bokassa n’est pas perçue de la même manière par ceux qui ont eu la chance de la traverser. Pour la plus grande partie, même si son règne est entaché de quelques dérives autoritaires, Jean-Bedel Bokassa reste le grand bâtisseur de la République.
« Lorsque vous avez le commandement, il ne faut pas vous amuser avec »
« Il était un homme dur. Dictateur pour les uns, méchant pour les autres ; je dis qu’il était ferme. Un jour il me dit, mon fils, on ne commande qu’une fois dans sa vie. Lorsque vous avez le commandement, il ne faut pas vous amuser avec. Il faut faire quelque chose qui puisse laisser vos traces. Le bon souvenir de Bokassa, il a construit le pays. Que les gens le veuillent ou non » témoigne Fred Patrice Zemoniako, retraité et ancien secrétaire général au ministère de l’Information.
Par ailleurs, malgré son caractère jugé belliqueux par certains, l’ex-empereur n’était pas un homme sans initiative. Mais plutôt, il avait une autre vision pour la République centrafricaine.
« Sa vision, c’était de faire de la République centrafricaine un pays développé. Pour ce faire, il a mis en place les structures de développement. Ce sont ces structures qui l’ont aidé à construire le pays. À l’époque, on avait des avions et des bateaux. Il est allé jusqu’à baptiser Bangui, au nom de Bangui la coquette, ville du pari » poursuit le sexagénaire.
Rien que 5.000 hommes pour contrôler une superficie de 623.000 km2
Pour ces témoins de l’époque, il n’y a pas de rapprochement entre l’ère Bokassa et le règne de ses successeurs.
Il y a une grande différence entre l’époque actuelle et l’ère Bokassa. Aujourd’hui, les gens s’amusent avec l’autorité de l’Etat en laissant des braqueurs, bandits et rebelles entrer dans le pays. Ça ne se faisait pas à l’époque de Bokassa. Figurez-vous qu’avec 5.000 hommes, il contrôlait tout le territoire et veillait sur toutes les frontières » renchérit Fred Patrice Zemoniako.
Vingt-cinq ans après sa disparition, les avis divergent toujours sur le règne de Jean-Bedel Bokassa. Pour les uns, l’homme était un dictateur ; cependant pour les autres, il fût un bâtisseur. La commémoration marquant le 25ème anniversaire de la disparition de feu empereur Jean-Bedel Bokassa s’est déroulée ce mercredi, 03 novembre 2021 dans la commune de Pissa dans la Lobaye, où il a été inhumé.
Centrafrique: 24 ans jour pour jour, l’ex-empereur Jean-Bedel Bokassa disparaissait