Toute la Centrafrique, pouvoir et opposition confondus rendent hommage au défunt président Ange Félix Patassé. L’ancien chef de l’Etat centrafricain qui a dirigé le pays pendant 10 ans, de 1993 à 2003 est décédé mardi 5 avril dans l’après-midi à l’Hôpital Général de Douala au Cameroun.
Le premier hommage est celui de Martin Ziguélé, président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), arrivé 3ème de la dernière présidentielle. Ziguélé a été Premier ministre sous le magistère du défunt et compagnon de lutte au sein du MLPC jusqu’à l’exil du défunt président au Togo après le coup d’Etat qui l’a renversé. Il témoigne : « Le décès de Patassé a été pour moi, ma famille et mon parti, une surprise et provoqué une grande tristesse. Cette sortie tardive de Patassé occasionnée par les autorités du pays devrait lui permettre de recouvrer sa santé ».
Interrogé sur l’avenir du Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections (FARE 2011), dont l’ancien candidat malheureux à la présidentielle du 23 janvier dernier est l’un des fondateurs, Ziguélé rassure que cette entité « n’est pas une question de personne mais de principe. Il s’agit d’une lutte pour le respect du suffrage des centrafricains ».
De son côté, au nom de la mouvance présidentielle, Fidèle Gouandjika, ministre du développement rural et par ailleurs porte parole du gouvernement, affirme que « Patassé a été l’un des piliers du développement socio-économique du pays. Patassé est un baobab de la démocratie, un homme sincère, Patassé pensait toujours à l’intérêt général. Il était véritablement le chef de l’opposition centrafricaine. Le score qu’il a réussi à obtenir lors des dernières élections, alors qu’il n’a presque pas campagne, montre qu’il y a de nombreux centrafricains qui adhèrent à ses idées. Patassé est mort, mais ses idées restent. L’opposition devrait suivre son exemple. Il a dirigé le pays avec de réelles ambitions. Il pouvait réussir mais l’opposition armée et certains de ses collaborateurs ne lui ont pas laissé les mains libres pour bien conduire le pays quand il était au pouvoir».
L’ancien chef de l’Etat a été empêché à deux reprises par les autorités du pays de se rendre à Malabo pour se faire soigner. Il souffrait du diabète et a été hospitalisé deux fois à la clinique Chouaib à Bangui. Patassé est décédé en pleine crise électorale. Arrivé 2ème de la présidentielle du 23 janvier, il a été battu par François Bozizé.