Suite aux mauvaises prestations sanitaires observées ces derniers temps dans les hôpitaux et centres de santé de la République centrafricaine, les députés ont invité, ce mercredi 24 novembre 2021, le ministre de la santé Pierre Somsé. Les élus de la Nation ont voulu avoir des réponses à leurs interrogations sur la qualité de soins de santé proposés aux Centrafricains. Surtout, la question d’une grève du personnel soignant en vue.
Mauvaise gestion du Covid-19, dysfonctionnements dans les services sanitaires, absence du personnel qualifié et manque de médicaments sont les points forts de cette rencontre. Cette première interpellation ne s’est pas seulement focalisée sur l’ordre du jour. Il a également été question du mouvement de grève du personnel soignant en gestation.
D’entrée de jeux, Aurélien Simplice Zingas, député de Mobaye 3, a fait remarquer au ministre de la santé publique, le relâchement dans les mesures barrières contre le Covid-19 en République centrafricaine. Pour illustration, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, seuls le ministre et ces deux cadres ont porté le masque, relève-t-il.
L’absence chronique des médecins dans les hôpitaux publics, le manque de produits pharmaceutiques, les détournements de fonds, mais aussi l’épineuse question du personnel qualifié ont été décriés par environ 30 parlementaires qui se sont succédés à la tribune.
« A Bayanga, nous disposons d’un centre de santé qui a un bloc opératoire, une maternité mais bizarrement, il n’y a pas de sages-femmes. Vous vous en rendez compte ? Un enfant qui sort du ventre de sa mère par césarienne et qui a besoin d’être réanimé, il n’y a pas de spécialiste ni de sage-femmes » déplore David Bernadette Gomina Pampali, députée de Bayanga.
Conscient des problèmes évoqués par les parlementaires, Pierre Somse promet de trouver une solution pour garantir la santé publique en République centrafricaine.
« Nous sommes en train d’élaborer le plan national de développement sanitaire de 3ème génération qui prend en compte toutes ces questions voire au-delà. Nous sommes sur cette voie et le gouvernement, sous l’impulsion du président de la République, a fait des efforts exceptionnels ces dernières années en matière de santé » souligne le ministre Pierre Somse.
La situation sanitaire demeure également préoccupante à Mongoumba dans la préfecture de la Lobaye. Pour le député de cette localité, les réponses du ministre ne sont pas satisfaisantes.
« On n’est jamais totalement satisfait. Comme c’est des promesses faites, on attend de voir. Arrivé à un moment si les effets ne sont pas visibles, on reviendra toujours à la charge. La ville de Mongoumba est frontalière aux deux Congo et le brassage des populations est intensif. Il y a vraiment un danger permanent » avertit Joseph Ngoïta, député de Mongoumba.
Par ailleurs, les députés réclament un audit sur la gestion de la pandémie à Coronavirus. Selon eux, plusieurs erreurs médicales enregistrées sont à l’origine des cas de décès. A cet effet, Joseph Bendounga, député de Bimbo 3 demande au chef du département de la Santé d’interdire les avortements volontaires, souvent pratiqués à la maternité MSF des Castors dans le 3ème arrondissement de Bangui.
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