La situation est loin de connaitre une fin, ce que les usagers de la route appellent, les rackets sur les barrières. Cette pratique de certains éléments de forces de l’ordre consiste à soutirer de l’argent des mains de passagers et propriétaires de moyens de transport. Le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique affirme qu’il n’est pas au courant de ce phénomène. L’Assemblée nationale de son côté, hausse le ton et exige du gouvernement des mesures fortes.
Selon les témoignages des victimes de ces rackets, la situation perdure presque sur tous les axes où il existe des barrières érigées par les forces de l’ordre.
«Les formalités sont devenues monnaie courante. Avant d’arriver sur le pont Mpoko, tu dois payer la formalité, au Pk 26 aussi. Si tu comptes jusqu’à Garoua-Boulaï, on peut avoir facilement 30 formalités sur les barrières, à raison de 2 mille FCFA par barrière. Parfois tu payes pour trois postes sur place : la gendarmerie, la police et les FACA», témoigne un usager de l’axe Bangui-Garoua Boulaï.
Une exigence même si tout est en règle
Des transporteurs et usagers se lamentent du fait que ces agents de l’Etat en faction sur les barrières de contrôle exigent, malgré tout, le versement d’une somme même s’ils sont dans une situation régulière.
«C’est vrai. Sur les barrières, la formalité existe encore. Ils contrôlent les pièces du véhicule et ils verbalisent sur les pièces manquantes avant de faire la formalité. On paye 5 mille francs à la gendarmerie pour les gros véhicules», relate un conducteur.
«Ils te compliquent la vie pour rien. Et les transports en commun n’ont pas de temps à t’attendre seul. Tu es obligé de payer la formalité soit à 500 ou 1000 francs avant de continuer ton chemin. De fois, les papiers sont en règle mais ils exigent que tu verses l’argent. Le véhicule peut partir et te laisser. Ils font comme si nous sommes étrangers chez nous », témoigne une commerçante.
Le département dit ignorer l’existence du problème
Sur cette question, Radio Ndeke Luka a rencontré le ministre de la sécurité publique lors de la deuxième revue du comité de pilotage de l’accord bilatéral, sur l’appui du gouvernement américain aux forces de sécurité centrafricaine.
« On ne peut pas ramener la sécurité dans un pays sans qu’il y ait un contrôle de sécurité. C’est sur les barrières qu’on doit tamiser l’aller et le retour des véhicules et des personnes. Il faut qu’il y ait une statistique de la traçabilité des personnes qui quittent Garoua-Boulaï pour la capitale », répond Michel Nicaise Nassin, ministre de la sécurité publique.
Le gouvernement interpellé sur la question
Interpelé par l’Assemblée nationale sur cette problématique, les députés ont exigé du gouvernement des mesures fortes contre les rackets sur les barrières. Une pratique reconnue par le Premier ministre, Henri-Marie Dondra, qui promet mettre en place pour cela une brigade spéciale.
«En ce qui concerne les perceptions illégales venant des forces de défense et de sécurité, je vais instruire les ministres de la sécurité et de la défense de mettre urgemment en place une brigade et de me soumettre un programme par rapport à la faisabilité de l’action qui pourrait mener afin d’éradiquer ces barrières illégales», annonce Henri-Marie Dondra.
Depuis sa nomination comme Premier ministre, c’est la première fois que Henri-Marie Dondra se présente avec tout son gouvernement devant le parlement pour se prononcer sur les questions socio-politiques de l’heure.
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