A Sibut dans la préfecture de la Kémo, les consommateurs des hydrocarbures se plaignent de la mauvaise qualité des produits vendus sur le marché. Selon eux, l’essence et le gazole frelatés que vendent les revendeurs endommagent les moteurs de leurs engins. Certains réclament l’installation d’une station-service dans la localité pour pallier ce problème.
Depuis la fermeture, en décembre 2020, de l’unique station-service dans la ville de Sibut du fait de l’insécurité qui y régnait, les consommateurs ont de la peine à s’approvisionner en carburant de qualité. Beaucoup affirment avoir subi l’effet d’hydrocarbures contrefaits sur leurs engins. Face à cette mauvaise qualité de carburant, certains consommateurs sont contraints de se rendre à Damara dans l’Ombella-Mpoko voire à Bangui pour s’approvisionner.
« Quelques heures après l’utilisation, c’est des soucis avec ton moteur »
« Nous avons eu beaucoup de problèmes avec le carburant vendu au bord de route. Lorsque tu l’achètes pour tes courses, quelques heures après, c’est des problèmes avec ton moteur. Ils ont toujours l’habitude de mélanger le pur produit avec d’autres substances » déplore Cédric Maléyombo, un conducteur de mototaxi.
Cette pratique n’affecte pas que les particuliers. Les services de l’administration publique également sont touchés par le phénomène.
« Ces vendeurs mélangent le carburant avec du pétrole lampant »
« Avoir le carburant dans la préfecture de la Kémo, c’est un problème. Lorsque le préfet veut aller en mission, nous sommes obligés de le faire parvenir depuis la capitale. Mais lorsque cette quantité ne répond pas au besoin de la préfecture, on se retourne vers ces vendeurs-là. Malheureusement, ces derniers mélangent leurs produits avec du pétrole lampant » regrette Etienne Grengbo, chauffeur du préfet de la Kémo.
Avis partagé par certains cadres de la préfecture. Ceux-ci affirment que la pratique a déjà touché plusieurs moyens roulant mis à disposition de l’Etat.
« Le véhicule d’intervention de la police a une panne de pompe à injection. Cette histoire de pompe découle du carburant frelaté. Celui-ci détruit les pièces du véhicule. Aujourd’hui, c’est avec la moto que la police procède aux interventions. Je suis convaincu que les autres véhicules, notamment, celui de la gendarmerie et des FACA vont subir le même coup » indique Lydier Zara Bisso, agent de la préfecture de Kémo.
L’installation d’une station-service à Sibut reste la meilleure solution et mettra un terme à ce problème. Néanmoins, le phénomène du carburant contrefait continue de faire son bout de chemin.
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