Alors que l’inquiétude grandissait au sein de la classe politique et des autres couches sociales suite au retard constaté dans l’acheminement du projet de la loi des finances 2022 au parlement, le pire vient d’être évité. L’Assemblée nationale a adopté, ce 20 décembre 2021, à une large majorité, le budget de fonctionnement de l’Etat défendu par le gouvernement. Les ressources sont estimées à plus de 298 milliards de francs CFA, dont 138 milliards de ressources propres et 160 milliards de ressources extérieures.
Sur 138 députés inscrits sur la liste, 132 ont voté pour cette loi de finances contre 4 bulletin nuls. Les priorités du gouvernement pour l’année 2022 sont axées sur l’Education, la santé, la défense et la sécurité ainsi que l’agriculture. Un budget revu à la baisse d’environ 24% ; en cette période d’austérité ou l’Etat peine encore à obtenir le financement des partenaires.
Objectif : aller vers le programme de référence
« Sans la sécurité, il sera difficile de mettre en œuvre ce budget. Il faut se dire que le budget antérieur a tenu compte de gros investissements au niveau de la sécurité. Il est normal que les choses se réduisent car c’est un budget d’austérité. Rien ne nous dit qu’en faisant plus d’efforts, nous irons au-delà de cela. Notre préoccupation aujourd’hui, c’est d’aller vers ce programme de référence » défend Félix Moloua, ministre intérimaire des Finances.
Une satisfaction pour la Représentation nationale qui dit avoir doté le gouvernement de moyens nécessaires afin de lui permettre d’assumer ses charges régaliennes.
« Avec l’implication de tous, nous sommes parvenus à ce résultat »
« Pour nous, c’est un sentiment de satisfaction et de patriotisme. Les conditions dans lesquelles les élus de la Nation ont débattu de ce projet de loi étaient très difficiles. Mais avec l’implication et la volonté de tous, nous sommes parvenus à ce résultat » se réjouit Guy-Samuel Nganatoua, président de la commission finances.
Cet avis est partagé par certains élus qui pensent, pour leur part, que malgré le contexte difficile, le devoir est de doter le gouvernement des moyens de fonctionnement.
« Il est vrai que ce vote intervient dans un contexte particulier et difficile. Pour nous, il faut donner les moyens à l’Etat afin de faire face à ses obligations régaliennes » défend Brice Rufin Molomadon, député de Bimbo 1.
Le projet de loi des finances 2022 a été déposé sur la table des députés à l’Assemblée nationale avec un retard de plus de deux (2) mois. Cette conduite du gouvernement est en violation de l’article 82 de la Constitution qui lui demande de le faire parvenir au siège du parlement, au plus tard le 15 septembre de chaque année. Il intervient dans un contexte d’austérité où certains partenaires du pays sont réticents dans la mobilisation des ressources extérieures.
Centrafrique : le projet de la loi des finances 2022 présenté aux députés à l’Assemblée nationale