A Bria dans la préfecture de la Haute-Kotto, au Centre-est de la République centrafricaine, les rivières Boungou et Kotto deviennent de plus en plus une source de revenus pour certaines personnes. Beaucoup sont des piroguiers qui tirent, non seulement profit de leurs activités, mais contribuent aussi au relèvement socio-économique de la ville.
Sur les rivières Boungou et Kotto foisonnent quotidiennement des dizaines de pirogues allant dans tous les sens. Les activités menées par les piroguiers sur ces deux affluents de l’Oubangui sont multiples. En plus du transport des particuliers, ils s’adonnent aussi à la pêche et l’extraction de sables. Certains se regroupent même en associations pour exercer ce métier tandis que d’autres travaillent individuellement. Les habitants, de leur côté, apprécient le travail abattu par ces taximen de la rivière.
Alimenter les marchés de la ville en produits alimentaires
« Ils font traverser les commerçants qui vont vers Yalinga, Nzako. Certains utilisent leurs pirogues pour extraire du gravier voire du sable. D’autres, par contre, se constituent en colonies et se rendent à plus de 50 kilomètres d’ici. Après trois jours voire une semaine, ils reviennent avec du poisson frais et boucané » souligne Patrice Tchakpa, président de l’association des pêcheurs de Bria.
Pour les responsables sanitaires de la région, le travail qu’exercent ces piroguiers permet aussi l’évacuation sanitaire de certaines personnes malades des localités périphériques de Bria.
« Lorsqu’un soignant, en cas d’urgence, arrive très tard dans la nuit pour solliciter ces piroguiers, ils se rendent toujours disponibles. Ils font la traversée pour ramener le patient afin qu’il bénéficie des soins à l’hôpital de Bria. Vraiment, ils font un travail remarquable » loue Patrick Seleba, chirurgien à l’hôpital de Bria.
Démarrer à l’aube pour achever très tard dans la nuit
Du côté des acteurs, permanence oblige. Car l’activité à laquelle ils se sont attachés, demande beaucoup de sacrifices. Toutefois, les tarifs varient selon la nature des sujets.
« Ici, nous commençons le travail à partir de 5h00 du matin jusqu’à 20h00. Nous pouvons également intervenir à minuit en cas d’urgence voire de transport d’un malade. Généralement, les tarifs varient. Pour ceux qui n’ont pas de bagages, c’est 100 frs CFA. Par contre, ceux qui ont des bagages ou qui détiennent des motocyclettes chargées, les tarifs vont de 500 frs à 1.000 francs » affirme Mathias Wakamba, un des piroguiers.
Les rivières Boungou et Kotto sont surtout rentables aux piroguiers et pécheurs pendant la saison sèche. Cependant, la reprise de la circulation routière entre Bria et les autres préfectures voisines pendant la saison pluvieuse diminuent leur rendement.
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