La dernière interpellation du gouvernement Dondra au titre de l’année 2021 n’a pas pu aboutir faute de délestage à l’Assemblée nationale. La séance de ce lundi 27 décembre 2021 consacrée au déclin du système éducatif centrafricain a été interrompue. En conséquence, les députés n’ont pas eu de réponses à leurs préoccupations.
C’est sur fond de colère des parlementaires, notamment pendant l’intervention du député d’Ippy 2, que le débat a été suspendu suite à cette coupure intempestive d’électricité. Ceci intervient alors que les trois groupes parlementaires et les 44 députés inscrits pour le débat n’ont pas encore épuisé leurs temps de prise de parole. A l’issue de cette interruption, plusieurs élus ont regretté l’absence de réponse à leurs préoccupations.
Le manque criant d’enseignants qualifiés évoqué
« Nous avons seulement neuf bâtiments construits par la Banque Mondiale. A côté, nous avons quarante hangars construits par les parents. Du côté des instituteurs, il n’existe aucun enseignant titulaire. Seuls quelques 122 maîtres-parents interviennent au niveau du lycée » a déploré Hamat Issene, député de Zangba.
Les problèmes évoqués par les députés sont presque les mêmes sur l’ensemble du territoire. Manque d’enseignants qualifiés ; augmentation des frais de scolarité dans les établissements publics et privés, manque d’infrastructures scolaires ; abandon de poste par certains enseignants ; grève des enseignants du supérieur ainsi que l’usage des maitres-parents. Pour certains, la faute incombe au ministère de l’Education nationale.
La mal-gouvernance pointé du doigt par les députés
« Généralement les filles lorsqu’elles arrivent en classe de 3ème, elles abandonnent les classes pour aller se marier voire se jeter dans les activités champêtres. À Markounda, l’éducation est inexistante. Les enfants de cette partie du territoire continuent de souffrir à cause de la mal-gouvernance qui touche ce département » a dénoncé Emilie Béatrice Epaye, député de Markounda.
Pour d’autres par contre, le déclin du système éducatif compromet davantage l’avenir des enfants. Une situation très dangereuse.
« A Gamboula, nous avons 17 écoles. Malheureusement, le gouvernement n’a envoyé que six (06) enseignants. La plupart de ces écoles ne fonctionnent qu’avec des maitres-parents. Par exemple, au collège, il n’y a pas d’enseignants. Seul, le directeur essaie de faire quelque chose. C’est une situation très critique » a regretté Téfal Kolou, député de Gamboula
Les députés n’auront finalement pas de réponses à leurs préoccupations avant la fin de cette deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale, prévue ce jeudi 30 décembre 2021.
Cette deuxième interpellation du gouvernement Dondra intervient après celle consacrée aux tracasseries routières en République centrafricaine, tenue mi-décembre 2021.