L’année 2021 a été marquée par une situation sécuritaire précaire sur l’ensemble du territoire centrafricain. Plusieurs centaines de personnes ont été tuées, de nombreux déplacés internes, des sans-abris et des réfugiés. Des tueries de masse ont également eu lieu dans plusieurs préfectures.
Même si le bilan de l’année 2021 semble être mitigé pour les uns, les autres estiment que l’espoir de paix souhaité par le peuple au début de cette année est loin d’être une réalité. L’introduction des engins explosifs dans le conflit par les éléments du groupe armé 3R a endeuillé davantage des familles dans les préfectures de la Nana-Mambéré, de l’Ouham Pende et de la Lim-Pendé.
Des tueries de masse ont eu lieu, notamment, à 15 kilomètres de Bambari sur l’axe Alindao, à 12 kilomètres de Bossangoa, route de Benzambé, au village Mbaé-Mbéré près de Ngaoundaye ainsi que dans la sous-préfecture de Niem-Yéléwa. Pour certains centrafricains, cette question sécuritaire est une préoccupation d’ordre général. A cet effet, ils appellent à une forte implication.
« Nous devons prendre à bras le corps ce problème »
« Les groupes armés sévissent encore dans certaines régions de la République centrafricaine. Une partie du pays est encore occupée par des hommes en armes, ce qui fait que nous avons encore des problèmes. Cela nécessite un effort du gouvernement avec les partenaires et la population pour que nous prenions à bras le corps ce problème » affirme un citoyen centrafricain à Radio Ndeke Luka.
Pour d’autres, l’usage par les groupes armés des mines anti-personnel n’est autre que du terrorisme.
« Dans la région de Niem et Abba, la circulation des véhicules est limitée du fait de la présence des mines anti-personnel. Pour moi, ce qu’ils sont en train de faire n’est que du terrorisme. En enfouissant des engins explosifs partout, au péril des honnêtes personnes, c’est de la barbarie » s’indigne Alexis Gadane, chef de circonscription scolaire de la Nana-Mambéré.
Cette question sécuritaire préoccupe également les élus de la Nation. Interpellant le gouvernement sur les tracasseries routières dont font face les usagers, des voix se sont élevées pour appeler à la cessation des hostilités.
« Les autres avancent au moment où vous êtes en brousse »
« Je réitère à tous ceux qui sont acteurs sur le terrain, faisons la paix ensemble. Revenons dans le bon sens. Je loue le courage de ceux qui, à Ippy, Alindao, Bouar, ont pu déposer leurs armes. Car, vous n’aurez rien dans la brousse. Pendant que vous perdez du temps en brousse, les enfants des autres sont en train d’aller à l’école » lance Jean-Sosthène Dengbe, député de Berberati 1 et président de la Commission défense à la Représentation nationale.
La situation humanitaire n’est en marge de cette crise sécuritaire. Selon les Organisations non-gouvernementales nationales et internationales, plus d’un million de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire d’urgence. Par ailleurs, des milliers de centrafricains ont fui leurs habitations pour se réfugier dans les pays de la sous-région.
Centrafrique : le Nord-ouest centrafricain encore en proie à l’insécurité