Les cours ont repris ce lundi à l’université de Bangui après plusieurs semaines d’interruption. Les salles de classe sont ouvertes, certains enseignants et étudiants ont répondu présent après près de deux mois de grève décidée par le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SYNAES). Cependant, cette reprise s’est faite sous fonds de dissension entre les enseignants.
De la faculté de Droit, des Lettres, en passant par la faculté des Sciences, la reprise est effective. Enseignants et étudiants, par rapport à leur emploi du temps, ont pu faire cours.
« Effectivement, nous avons repris les cours ce matin. Les enseignants sont venus et tout se déroule bien. Avec cette reprise, nous avons fait l’histoire générale au droit », témoigne Abdoul Nasri Babiya, étudiant en première année de droit.
A l’Institut supérieur de technologie (IST), les étudiants s’apprêtent également à démarrer les cours à l’exemple de ceux de la 1ère année de génie civil.
« L’un de nos enseignants est venu nous informer que nous aurons cours avec lui dans la soirée. Nous sommes là en attendant qu’il arrive », précise Mathieu III Goyéko, étudiant en première année de génie civil.
Des enseignants réfractaires
Malgré l’enthousiasme des étudiants à reprendre les cours, certains enseignants continuent de contester la reprise. Ces enseignants ont estimé que leurs responsables ont trahi leur confiance en signant avec le gouvernement un document sans avoir consulté la base. Pour ce, ils ont signé une pétition pour démettre le bureau du SYNAES.
« Les enseignants unanimement après une pétition signée par les uns et les autres, ont décidé, d’abord, de la destitution du bureau du SYNAES présidé par Monsieur Wodé, ensuite, de la reprise des cours. Donc nous observons la trêve d’un mois décrété par le SYNAES pour la simple raison que le communiqué conjoint signé avec le gouvernement a été fait sans consulter la base », explique Jules Yanganda, membre dudit syndicat.
Pour le bureau du SYNAES, le syndicat ne peut pas outrepasser ce qui est prévu par les textes.
« La destitution d’un bureau légitimement élu ne peut pas se faire dans la rue. Nous sommes quand même une institution. Que les procédures soient respectées. Ce qui n’est pas normal, c’est la démarche intellectuelle entreprise et pourtant il n’y a même pas de différends », réplique Eddy Wodé Palem, secrétaire exécutif du SYNAES.
Les cours étaient paralysés à l’Université de Bangui durant près de deux mois. Les enseignants réclament l’amélioration de leurs conditions de travail.
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