Le camp des déplacés de l’Eglise catholique d’Alindao a été ravagé, ce mardi 11 janvier 2022, par un gigantesque incendie. Les flammes ont consumé dans l’après-midi, plus d’un millier d’abris, provoqué la mort d’un enfant et plusieurs autres personnes blessées ont été transportées à l’hôpital. 24H après le drame, la situation humanitaire y est catastrophique.
Les occupants du site des déplacés de l’église catholique d’Alindao, dans la Basse Kotto, ne s’inquiétaient de rien jusqu’à ce que dans l’après-midi de ce mardi 11 janvier, tout le camp se mette en alerte. Un incendie se déclare dans une hutte et les flammes se propagent rapidement gagnant une partie du camp. Selon les autorités locales, plus de 1.000 familles, soit plusieurs milliers de personnes sont actuellement sans abris. Le premier bilan fait état d’un enfant décédé, de plusieurs autres personnes transportées d’urgence à l’hôpital et d’importants dégâts matériels. A l’origine de cet incendie, la mauvaise manipulation de feu de ménage.
« C’est en fin d’après-midi du mardi que nous avons vu une fumée s’élever du site des déplacés. Tout a été incendié. D’après les informations en notre possession, ce serait une enfant qui aurait voulu préparer du riz qui, finalement, n’a pas maitrisé le feu. Les déplacés ont tout perdu. Nous estimons à plus d’un millier des abris partis en fumée. C’est le comble du désespoir, c’est le traumatisme », rapporte Abbé Boniface Rezemio, prêtre au diocèse d’Alindao.
Plus d’une trentaine de personnes prises en charge par les services de l’hôpital
En plus d’un bébé décédé après être admis à l’hôpital d’Alindao, près de 30 personnes portant des brulures sur leur corps sont aussi prises en charge par le personnel soignant.
« La majorité des blessés ont subi des chocs émotionnels parce qu’ils ont perdu tout leur bien dans cet incendie. Jusque-là nous avons reçu plus de 20 blessés dont 2 cas graves. Mais je pense que dans la journée on peut arriver à 30 voire 50 blessés », précise Firmin Ndotimbi, infirmier secouriste à l’hôpital d’Alindao
Des victimes désemparées
Ce drame intervient alors que bon nombre des déplacés s’apprêtaient à rentrer chez eux, après le rétablissement de la sécurité dans la ville. Cet incendie les ramène à la case départ, selon plusieurs victimes.
« J’étais au marché quand j’ai vu des fumées sortir du site. Je me suis précipitée pour venir voir ce qui se passait. A mon arrivée, le feu a tout emporté chez moi. J’ai réussi à faire sortir les enfants et mon petit sac dans lequel se trouvent mes diplômes. J’ai tout perdu », témoigne Georgine Yaliki, l’une des sinistrés.
Pour Victor de Pascal Wiyabona-Yankombona, sous-préfet d’Alindao, l’urgence est à l’assistance humanitaire afin d’aider ces déplacés qui ont tout perdu.
« La situation est extrêmement grave pour l’instant. Le plus urgent c’est une assistance pour ces compatriotes qui ont tout perdu. Les gens ont dormi à la belle étoile. C’est un SOS que je lance à tous les partenaires de venir au chevet de ces sinistrés-là », lance-t-il.
C’est la 3ème fois qu’un incendie ravage une partie du site des déplacés de l’Eglise catholique d’Alindao. Le drame se produit le plus souvent pendant la saison sèche. Ce camp de fortune abrite environ 27.000 déplacés.
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