A quelques semaines de la fin de son mandat, la Haute autorité chargée de la bonne gouvernance s’autoévalue. Lors d’une conférence de presse tenue ce 13 janvier 2022 à Bangui, les responsables de cette institution ont dressé un bilan positif en dépit du manque de moyens et de volonté politique décrié.
Les hauts commissaires chargés de la bonne gouvernance ont passé en revue toutes les activités menées durant le premier quinquennat de cette nouvelle institution républicaine. Selon le président, son institution a établi beaucoup de rapports sur les cas de détournement de biens publics, de malversations financières, de gabegie voire de corruption. Malgré la mauvaise gouvernance qui bat son plein dans les institutions publiques, poursuivre les auteurs et commanditaires est une question de volonté politique.
« Avec la volonté politique au plus haut-niveau, on va y parvenir »
« L’affaire de lutte contre la corruption et les détournements de biens publics n’est pas une affaire d’une institution toute seule. C’est un élan national. Si tout le monde a la volonté d’aller dans ce sens-là, notamment, la volonté politique au plus haut niveau, on va y parvenir. L’appui populaire est certes, l’élément manquant de cette chaîne » a déploré Guy Eugène Demba, président de la Haute autorité chargée de la bonne gouvernance.
Les hauts commissaires ont également constaté les limites de l’institution. A cet effet, ils proposent la relecture de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Haute autorité.
Une reforme générale de l’institution
« Il nous faut une réforme générale. Des mécanismes comme la possibilité de rendre publics tous les rapports que nous dressons. Parce que la loi dit que, les rapports sont adressés au chef de l’Etat, au président de l’Assemblée nationale et dans certains cas, au Premier ministre. Quitte à eux d’analyser la pertinence de ces rapports.
A ce stade et selon l’institution, des rapports sont en cours d’écriture sur des soupçons de malversations financières, notamment au ministère de la Santé publique dans le cadre du financement lié à la pandémie de Covid-19, mais également à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) concernant le système du recrutement.
Dernière-née des institutions centrafricaines créées par la Constitution du 30 mars 2016, la Haute autorité en charge de la bonne gouvernance a pour mandat de promouvoir la transparence dans la gestion des affaires publiques, administratives, économiques, et financières. Elle a également pour but de prévenir la mal-gouvernance dans le pays.
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