Les évêques de Centrafrique déplorent la dégradation de la situation politique et sécuritaire qui prévaut dans le pays. Pour cela, ils appellent les autorités centrafricaines à une action rapide. Ils ont délivré ce message le dimanche 16 janvier 2022, date marquant la fin de la conférence épiscopale en la Cathédrale Notre Dame de l’Immaculée Conception de Bangui.
C’est une analyse socio-politique dans laquelle se trouve actuellement le pays qui a été soulevée par la Conférence épiscopale de Centrafrique. Du retard dans l’organisation du dialogue républicain en passant par des relations diplomatiques tendues entre la République centrafricaine et ses partenaires, sont entre autres les points soulevés dans ce message.
« Le dialogue républicain est en ce moment au point mort »
En présence du président de la République Faustin Archange Touadéra et de quelques membres du gouvernement, les évêques de Centrafrique s’inquiètent d’abord d’une nouvelle crise d’unité liée au dialogue national.
« On déplore vraiment le risque d’une nouvelle crise d’unité. Nous savons que le dialogue républicain est en ce moment au point mort avec le retrait des leaders des partis d’oppositions. Il ne doit pas non plus devenir une patente pour l’impunité. Il n’est pas question de sacrifier les exigences de la justice sur l’autel du politique. L’église est inquiète de constater cela », soulignent les évêques.
Décrisper les relations diplomatiques avec d’autres partenaires
Si la Conférence des évêques s’inquiète de plus en plus de la crise politique interne, il n’en demeure pas moins qu’elle en appelle aux autorités centrafricaines de militer pour la décrispation des tensions dans les relations internationales.
« Cette situation vise à marginaliser et à isoler notre pays sur le plan diplomatique et international et cause un grand dommage économique dans le partenariat avec les institutions financières internationales qui soutiennent l’économie fragile de la République Centrafricaine », interpellent-ils.
Le dialogue politique, l’une des cartes du gouvernement
Réceptif à la déclaration des évêques, le premier ministre Henri-Marie Dondra, « promet faire du dialogue politique » un outil pour la stabilité durable en République Centrafricaine.
« Nous allons y travailler pour faire en sorte que la paix revienne définitivement dans notre pays », martèle le chef du gouvernement, au sortir de la grande messe.
Cette année comme par le passé, l’Eglise catholique a publié sa traditionnelle brochure de déclaration intitulée : « Marchons ensemble au sein d’une société en mutation ». Cet ouvrage met en exergue sa responsabilité d’interpeller sur la situation politique, économique et sociale du pays.
Centrafrique : la CEPJ dresse un tableau sombre de la situation socioéconomique