Les coupures d’électricité deviennent intempestives ces derniers jours à Bangui. Certains Banguissois parlent de distribution de courant au « rythme de clignotant ». Ces délestages jouent énormément sur les services sanitaires. Les malades, premières victimes, déplorent ce désagrément qui impacte les soins dont ils bénéficient.
C’est depuis près d’une semaine que la ville de Bangui et sa périphérie sont frappées par des coupures récurrentes d’électricité. Cette perturbation affecte déjà plusieurs services publics et privés. Les hôpitaux sont les plus touchés du fait des conditions dans lesquelles les malades se retrouvent. Au Complexe pédiatrique de Bangui par exemple, les conséquences sont fatales pour certains malades. D’où l’inquiétude du personnel soignant.
« Certains de nos appareils ne fonctionnent plus »
« On constate plusieurs cas de délestage. Si bien que, certains de nos appareils ne fonctionnent plus. Notamment, pendant les interventions chirurgicales. Je prends le cas des moniteurs par rapport aux paramètres vitaux des enfants, ces coupures à répétition ont brouillé une partie du bloc opératoire. Ce qui pose problème » déplore Edwige Marina Mangamba, chef du bloc opératoire.
Affectés par ces ennuis d’électricité, les patients plaident pour que les centres hospitaliers soient davantage alimentés.
« Les malades passent la nuit avec des lampes-torches »
« En plus des services, les malades subissent de plein-fouet les effets de ce désagrément. A Bimbo par exemple, l’hôpital Elisabeth Domitien n’a pas d’électricité. Les malades passent la nuit avec des lampes-torches. Dans ces cas-là, peuvent-ils recevoir des soins appropriés » regrette Christine Kangbayé, parent d’un patient.
Même si généralement, il existe un système automatique de démarrage des groupes électrogènes, le délestage a toujours des impacts.
« Le système de démarrage automatique de notre groupe prend environ 3 minutes après la rupture du courant. Ces 3 minutes sont souvent préjudiciables pour nos appareils et pour la continuité des soins. Avec ce système d’énergie très faible et aléatoire, nous avions anticiper pour pouvoir avoir d’autres sources d’énergie » affirme Pr Jean Chrysostome Gody, directeur du Complexe pédiatrique de Bangui.
A l’hôpital communautaire de Bangui, ces délestages ont failli coûter la vie à un patient au moment où les chirurgiens étaient en pleine activité au bloc opératoire. L’Energie centrafricaine (Enerca), pour sa part, n’a pas encore officiellement donné des explications sur les raisons de ces coupures intempestives d’électricité à Bangui et dans ses environs.