Des conducteurs de taxis-motos ont manifesté ce 24 janvier dans la commune de Bégoua, à la sortie Nord de Bangui. Ces derniers ont protesté contre les rackets dont ils font l’objet sur les axes Damara et Boali. Ils accusent les forces de l’ordre et de sécurité d’exagérer dans le rançonnage des usagers.
Ce lundi matin vers 8 heures 45 minutes, les taxis-motos ont décidé de ne pas exercer leurs activités dans le secteur de Begoua. Ils ont déserté les têtes de stationnement pour aller prendre d’assaut le pont Sô, sur l’axe Damara afin de manifester leur ras-le-bol. Exacerbés par les multiples rackets de la part des forces de l’ordre, plus d’une centaine de ces jeunes conducteurs dénoncent ces agissements.
« Ils nous obligent à verser 1000 ou 1500 francs CFA par jour. Et si on fait bien le calcul, ils peuvent récolter près de 200 000 francs CFA et ils nous imposent toutes formes de tracasseries », racontent certains.
« De Bangui à Damara, nous déboursons à ces forces de l’ordre 2500 francs CFA. 1500 francs CFA pour la brigade motorisée et nous versons respectivement 500 francs pour la police et les éléments des Faca basées à Nguerengou. C’est devenu une obligation cette pratique. On n’en peut plus », déclarent d’autres conducteurs.
Une pratique érigée en règle
Ce mouvement de colère est déclenché suite à plusieurs médiations sans suite, menées par les représentants des conducteurs de taxis-motos.
« Ils nous disent clairement qu’ils ne mangent pas les papiers. Ils affirment que cela ne les engage pas. Nous leur avons expliqué le danger de cette pratique en vain. Ils nous ont dit que si nous persistons dans la réclamation, ils vont durcir notre sort en augmentant la formalité et parfois nous recevons des menaces. C’est pourquoi les taxis-motos sont mécontents« , précise Ghislain, vice-président de l’association des taxis-motos du secteur Begoua.
Ce sentiment de frustration commence à être généralisé sur le corridor Bangui-Damara. Radio Ndeke-Luka a plusieurs fois tenté en vain d’avoir la réaction des responsables des forces de l’ordre et de sécurité sur cette pratique décriée par les usagers de la route.
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