Plusieurs villages situés à la sortie Est de Bangui sont menacés depuis quelques jours par des feux de brousse. C’est le cas de Ngougoua, situé à 17 km aux environs de Landja Mboko. Des inconnus assimilés à des chasseurs mettent le feu dans la brousse pour chasser des gibiers. Ces flammes ont déjà dévasté plusieurs hectares de champs et des dizaines de maisons.
Cela fait plus d’une semaine déjà que les habitants du village Ngougoua ont vu leurs champs partis en fumée en raison des feux de brousse qui embrasent tout sur son passage. Sur une vaste étendue, des résidus de fumées noires sont encore visibles. La savane est ravagée par le feu il y a quelques heures.
» Ces dégâts sont causés par le feu de brousse. Ce champ est complètement brulé. Le feu est tellement puissant qu’on n’a pas pu l’éteindre. Il a consumé des maisons », explique Guy Bella qui assiste impuissamment à ce désastre.
Des chasseurs à l’origine ?
Le chef du village Paul Maindou était lui-même au champ lorsqu’il a appris la nouvelle. A son arrivée, il découvre l’horreur. Très en colère, il accuse des chasseurs.
« Ce sont des chasseurs qui mettent le feu dans la brousse pour chasser des gibiers. Comme vous le voyez, le dégât est très important. Ils mettent le feu de manière anarchique. Les fumées qui montent encore vers le ciel peuvent témoigner cela », accuse-t-il.
Face à la progression des feux, quelques jeunes du village ont tenté d’éteindre les flammes avec de l’eau et du sable mais en vain. Cécile Yassi, la cinquantenaire, a vu sa maison consumer par le feu. Elle a tout perdu et certaines parties de son corps portent des brûlures.
« Ce qui m’est arrivé, n’est pas différent de la mort. J’ai tout perdu : mes bidons, mes vêtements, mon lit et mes oreillers. Je ne sais plus quoi faire, j’ai les yeux tournés vers Dieu. Je demande aux personnes de bonne volonté de m’aider car je dors dehors », déclare-t-elle.
Il est difficile d’identifier les pyromanes car ils agissent lorsque les gens partent au champ. Le chef du village regrette que les auteurs ne soient pas attrapés.
« Le dégât s’étend sur 5 Km2. Cette colline en face est complètement dévastée. Le cimetière qui est en bas, est également touché. Si on avait mis la main sur les bandits on les aurait conduits à la gendarmerie. C’est là-bas qu’ils vont se justifier », affirme Paul Maindou, le chef du village Ngougoua.
Alors que la saison sèche vient de commencer, plusieurs hectares de brousse et une dizaine de maisons sont déjà brulés par des inconnus. Une dizaine de personnes touchées par les flammes continuent de souffrir en cachette et manquent de soins. Comment faire pour mettre fin à ce fléau ? Les habitants de Ngougoua se disent dépassés.