La justice met fin à la procédure de levée d’immunité des députés, leaders de l’opposition démocratique. Cette demande avait été formulée pour qu’une enquête soit ouverte contre Anicet Georges Dologuélé, Martin Ziguélé et Aurélien Simplice Zingas, accusés de connivence avec l’ancien président François Bozizé. Cette décision de la justice va-t-elle ramener l’opposition dans le comité préparatoire du dialogue républicain au point mort ?
Cette décision de la justice met fin à une procédure qui a duré presque 10 mois. En effet, aussitôt au sortir des élections groupées dont les résultats ont été contestés par une partie de l’opposition démocratique, Anicet Georges Dologuélé, Martin Ziguélé, Aurélien Simplice Zingas et bien d’autres leaders de l’opposition sont interdits de sortie du territoire et ceux qui siègent à l’Assemblée nationale sont visés par une procédure de destitution. Ceci dans le cadre d’une enquête judiciaire contre l’ancien président François Bozizé qui a repris le maquis après le rejet de sa candidature à l’élection présidentielle.
Une action contestée par l’opposition
La réaction de l’opposition, à l’époque, n’a pas tardé. D’abord des opposants se sont plaints et ont obtenu du tribunal administratif un avis contraire. Mais Bangui persiste dans sa logique. Ce que le leader du Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MLPC), Martin Ziguélé, a qualifié de manoeuvre politique pour discréditer l’opposition.
Un dossier vidé par la justice
« Au vu de cette ordonnance, il apparait clairement qu’aucune charge n’a été retenue à l’encontre des députés ; Anicet Georges Dologuélé, Martin Ziguélé et Aurélien Simplice Zingas. Il s’en suit que la demande de levée d’immunité rappelée en référence est désormais sans objet, et vous prie par le même biais d’informer les députés concernés », justifie le premier substitut du procureur Jean-Vidal Damos.
Une décision aussitôt saluée par Martin Ziguele, l’un des députés visés par la demande de levée d’immunité.
« Je savais que les magistrats centrafricains sont des professionnels de droit et s’ils avaient une marge de manœuvre necessaire, ils allaient dire le droit et c’est tout à fait à leur honneur. Mais au-delà, il n’est dans l’intérêt de personne dans un pays qui se veut un état de droit pour combattre des advsersaires politiques. On est des forces politiques. Sur certaines actions, on peut être d’accord avec le pouvoir mais sur d’autres, notre rôle c’est de jouer le contre-pouvoir et de critiquer certaines actions. Cela ne veut pas dire que nous sommes dans un complot contre notre pays », déclare l’opposant Martin Ziguele.
Un pas vers la tenue du dialogue républicain ?
Alors que Bangui prépare un dialogue républicain conformément à la feuille de route de Luanda, les représentants de l’opposition quittent le comité d’organisation en solidarité avec leurs leaders visés par cette procédure de levée d’immunité. Ceux-ci conditionnent leur retour à l’abolition pure et simple de la procédure.
Ces derniers jours, le médiateur de la République a renoué le dialogue avec les contradicteurs du pouvoir. Si cette note constitue une grande avancée pouvant décrisper la situation, l’opposition n’a pas encore réagi à propos de son retour au comité du dialogue et sur les préjudices enregistrés pendant toute cette période de bras de fer politique.