Le nouveau Premier ministre, Félix Moloua, reconduit le gouvernement de son prédécesseur. Il justifie cette reconduction par le dynamisme et la stabilité de ces départements. Le décret confirmant l’ancienne équipe gouvernementale a été rendu public ce 09 février sur les ondes de Radio Centrafrique.
Rien n’a été modifié dans la nouvelle liste du gouvernement dirigé par Félix Moloua. Tous les membres du précédent gouvernement ont gardé leurs portefeuilles ministériels, même Félix Moloua cumule ses fonctions de Chef du Gouvernement avec celles de Ministre d’Etat au plan et à l’économie. Il justifie cette reconduction par la continuité du dynamisme au sein de l’exécutif centrafricain.
« Il ne faut pas s’inscrire dans la dynamique de l’instabilité »
« Ce gouvernement n’a même pas fait un an. Il ne faut pas s’inscrire dans la dynamique de l’instabilité. Il y a des énergies qui se dégagent, catalysons-les pour voir ce que cela va donner. Nous ne sommes pas là pour changer un gouvernement parce qu’il faut changer. Aujourd’hui, il y a des actions qui sont menées qu’il faut coordonner pour voir là où cela va nous mener », explique le chef du gouvernement.
Toutefois, M. Moloua annonce des réajustements techniques si nécessaire au moment venu.
« S’il y a ajustements à faire, on le fera le moment venu. Mais on n’est pas là pour tout le temps changer le gouvernement. Il y a des actions déjà engagées alors laissons à ces gens le temps de s’exprimer selon les recommandations du gouvernement qui leur ont été données », laisse entendre Félix Moloua.
« Ce décret est erroné et viole la Constitution »
Alors que Félix Moloua reconduit l’ancienne équipe du gouvernement, certains constitutionnalistes parlent de violation de la constitution. C’est ce que démontre le constitutionnaliste, Dominique Désiré Erenon, qui indique que la constitution du 16 mars 2016 dans son article 33.6 n’a pas été respectée.
« La mise en place d’un nouveau gouvernement dans laquelle le Premier ministre use de son pouvoir de proposition qui est défini à l’article 33 al.6 car le pouvoir du Premier ministre est constitutionnel et ensuite le Chef de l’Etat dispose en acceptant ou bien en modifiant ou en rejetant certaines propositions faites par le Premier ministre. Donc de ce point de vue là, il y a violation de la Constitution parce qu’on se rend compte que ce sont les membres du gouvernement du Premier ministre sortant qui ont été totalement reconduits. En conséquence, ce décret peut être porté devant le juge administratif dans le cadre d’un recours pour excès de pouvoir pour qu’on puisse l’annuler parce qu’il viole tout simplement le principe de la légalité », défend le juriste Dominique Désiré Erenon.
Le nouveau chef du gouvernement arrive dans un contexte où plusieurs défis restent à relever, entre autres, la sécurité, l’économie, l’éducation, la santé et le social, constituant les préoccupations majeures des centrafricains.
Centrafrique : Félix Moloua officiellement installé à la tête du gouvernement