Huit ans après la mort de la journaliste Elisabeth Olofio, difficile de se faire une idée sur les enquêtes en cours. Des organisations de défense des droits des journalistes, notamment Free Press, dénoncent le silence et la non-poursuite des auteurs du crime par le gouvernement. En prélude à la célébration de la Journée mondiale de la radio, prévue ce 13 février, le Comité Ad hoc pour la protection des professionnels des médias (CPPM) a saisi l’occasion pour présenter les résultats de son enquête.
Elisabeth Blanche Olofio travaillait à la radio Bè Oko, une radio communautaire catholique de Bambari dans la préfecture de la Ouaka. En janvier 2013, elle a été brutalement frappée, torturée puis violée par des rebelles de la Séléka. Transférée à Bangui pour des soins appropriés, elle succombera à ses blessures en juin 2014, à l’âge de 34 ans. Aujourd’hui sa fille aînée âgée de 20 ans demande que justice soit faite.
« Je voudrais que les autorités du pays veillent sur nous et que justice soit faite suite au décès de notre mère » réclame Bertille Yekondji, fille d’Elisabeth.
Dans leur rapport, les organisations de défense des journalistes telles que Free Press, Comité des journalistes ainsi que Reporters sans frontières, dénoncent la non-poursuite des auteurs de violences faites à Elisabeth. Selon les professionnels de médias, plusieurs journalistes continuent d’être violentés.
« Faire appliquer les textes afin que les journalistes travaillent librement »
« Aujourd’hui, nous parlons de notre collègue Elisabeth. En dehors de ce cas, nous en avons d’autres. Tous ces cas font partie des risques que les journalistes et professionnels de médias encourent quotidiennement. Malheureusement, la plupart des faits restent impunis. Nous demandons que les textes soient appliqués pour que les journalistes puissent travailler en toute quiétude » déplore Rosmon Zokoué, président de l’association des blogueurs centrafricains (ABCA).
En 2021, la République centrafricaine est classée 126ème au classement de Reporters sans frontières en matière de liberté de la presse. Pour leur part, les professionnels des médias appellent les gouvernants à garantir la sécurité des journalistes.