Centrafrique : nouveau déplacement massif des populations vers Birao©Human Rights Watch
Vue d'un site de déplacés interne de Birao en novembre 2019

Centrafrique : nouveau déplacement massif des populations vers Birao

La ville de Birao, capitale de la Vakaga dans le Nord-est de la République centrafricaine, accueille depuis quelques jours plusieurs centaines de personnes fuyant la ville voisine de Sam-Ouandja. Ces déplacés, dont une partie est hébergée par des familles d’accueil, ont pour leur l’heure besoin d’aide humanitaire d’urgence.

Selon les témoignages, la plupart des déplacés viennent de Sam Ouandja, localité située au centre dans la Haute-Kotto à plus de 250 kilomètres de Birao. Tout serait parti des rumeurs d’un présumé envahissement de leur localité par des soldats russes. A vélo ou à moto, ces déplacés arrivent presque tous les jours. Seulement pour le week-end dernier, plus de 200 personnes démunies, constituées à majorité de femmes et d’enfants sont arrivées à Birao.

«  J’ai pris tous mes neuf enfants avec moi« 

« Je viens de Sam-Ouandja. Nous avons fui parce que nous avons appris que les soldats russes venaient dans notre direction. On a eu peur, c’est pourquoi nous avons quitté. J’ai 9 enfants. Je les ai tous pris avec moi. Malheureusement, nous avons quitté sans rien prendre ; même pas une couverture » a fait savoir Aché Bello, une déplacée.

A entendre ces déplacés, leur localité n’a pas été envahie. Cependant craignant d’éventuelles exactions, ils ont choisi de partir.

« Pour l’instant, ils sont à Ouadda. Et comme Ouadda n’est pas vraiment distant de Sam Ouandja, nous avons décidé de nous mettre à l’abri. Car pour nous, il est hors de question de subir ce qui est arrivé à nos frères. Autant se mettre à l’abri que d’attendre de voir » a soutenu Maïmouna Mahamat, une mère de famille.

Une situation préoccupante pour les autorités

Face à cette préoccupation, les autorités locales lancent un appel à l’endroit des organisations humanitaires afin de voler au secours de ces déplacés.

« Parmi ces personnes déplacées, il y a celles qui ont des parents ici. D’autres par contre n’ont personne pour les accueillir ni pour les héberger. Ainsi, j’ai demandé aux organisations humanitaires de leur chercher des abris car on compte parmi elles, plusieurs enfants ainsi que des femmes » a lancé Leonard Mbelé, préfet de la Vakaga.

Cependant pour calmer la peur et atténuer la situation, les autorités locales ont, à travers la radio locale, fait passer des communiqués pour appeler la population à garder son calme.

 

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