Les résultats de l’étude menée par l’Institut Panos sur les élections de 2011 en RCA sont saisissants. Les voici en résumé :
Pour le premier tour de l’élection présidentielle, 54 % des citoyens interrogés ne croient pas à la fiabilité des opérations électorales. Pour les élections législatives du 23 janvier dernier, ils sont 56 %. En outre, une grande majorité s’est déclaré surprise par les résultats du vote du 23 janvier : 69 % pour la présidentielle et 56 % pour les législatives. Pour ces dernières, l’ampleur de la victoire des candidats de la majorité présidentielle semble le premier motif de surprise parmi les électeurs interrogés.
Plus de deux tiers des personnes interrogées pensent que les irrégularités et dysfonctionnements relevés par l’opposition et les missions d’observations électorales ont eu un impact important sur les résultats.
Le rapport de cette étude a été présenté samedi 9 avril 2011 au public à la Maison de la Presse à Bangui. L’échantillon portait sur 1179 centrafricains de plus de 18 ans. Ils ont été interrogé à Bangui et en province (Ombella M’Poko, Nana Mambéré, Ouham, Ouham Pendé, Kémo, Ouaka, Sangha M’Baéré, Mambéré Kadéï et Lobaye) sur leur perception du cycle électoral et du vote du 23 janvier 2011.
Le rapport montre une opinion qui prend ses distances non seulement avec le processus électoral mais avec l’ensemble des processus politiques. Il préconise un investissement dans des activités d’éducation civique et électorale des médias, de la société civile, des partis politiques et du gouvernement, en même temps que davantage de transparence dans l’organisation et la gestion du processus électoral.
L’enquête montre également de fortes variations suivant les localités entre une forte défiance à Bangui, Berberati, Bouar, Carnot et au contraire une confiance dans les résultats à Bossangoa, M’baiki ou encore Nola.
Le processus électoral souffre donc d’un déficit de motivation auprès des électeurs centrafricains interrogés. En effet, 71 % ont déclaré ne pas vouloir participer au second tour des législatives le 27 mars alors que 80 % d’entre eux affirmaient s’être déplacés lors du vote du 23 janvier 2011.La confiance dans les cycles électoraux semble entamée. Les électeurs interrogés ne croient pas que l’action de l’opposition visant à faire annuler les élections aboutira. Ils semblent privilégier l’apaisement : seuls 22 % des personnes interrogées déclarent soutenir totalement l’action de l’opposition.